L'interpellation est du président de la Chambre judiciaire de la plus haute juridiction, Fonkwe Joseph Fongang, au cours de l'audience de prestation de serment le 25 novembre dernier, de la quarantaine d’inspecteurs et de contrôleurs d’Etat, nommés par deux décrets du Président de la République.
Le président de la Chambre judiciaire de la Cour suprême après avoir bien observé les rapports de contrôle entre inspecteurs et contrôleurs d'Etat fait dégager un constat : « On est parfois étonné de voir au cours des débats d’un procès pénal les rapports des hauts experts publics être démontés point par point et s’effondrer comme un véritable château de cartes ». Par la suite, il relève pour le déplorer, « Il est souvent difficile d’expliquer pourquoi un rapport qui conclut à un détournement de milliards de FCFA est remis en question après des débats contradictoires et le montant réel ramené à des millions de FCFA ».
Il y a donc urgence pour ces acteurs de « redonner à l’expertise publique ses lettres de noblesse », recommande Fonkwe Joseph Fongang. Autant, le marteler dire aux rapports du Contrôle supérieur de l’Etat, la plus haute juridiction de contrôle des finances publiques.
Pour Luc Ndjodo, le procureur général près la Cour suprême dans ses réquisitions, l’audit interne et externe des services publics, des entreprises et établissements publics et parapublics, des collectivités territoriales décentralisées, des structures bénéficiant des concours financiers de l’Etat doit se réaliser en toute indépendance, avec compétence et diligence. Il reste à attendre que, ces recommandations puissent produire l'effet escompté à savoir, permettre à l'expertise publique camerounaise de se débarrasser des tares qui l'entoure du fait, du manque de probité, mais surtout de l’absence d’objectité de certains inspecteurs et contrôleurs d'Etat afin que la fortune publique ne prenne pas d'autres destinations à cause des audits biaisés.
Innocent D H
C'est révélation contenue dans un recueil en 6 volumes des arrêts des sections spécialisées de la Cour suprême. Selon l'information publiée par notre confrère Lebledparle, l'aperçu des documents rédigés par le magistrat hors échelle Emmanuel Ndjere dévoile qu’en l’espace de sept ans, des centaines de milliards ont été évaporés des caisses de l’Etat.
Du document de la Cour suprême, il ressort : « Plus de 400 milliards de FCFA de fonds publics ont été détournés entre 2013 et 2020 ». Des indicateurs qui montrent s'il en était besoin, que les malversations financières persistent au Cameroun notamment dans les administrations publiques.
Le dernier rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac) sur la corruption au Cameroun, rendu public en 2017, classait déjà 05 ministères les plus corrompus. Dans la foulée, l’indice de perception de la corruption au Cameroun établi par la Conac situait en tête de liste, le ministère délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics (Minmap) occupait le premier rang avec une moyenne de 7,77/10.
Le ministère des Finances venait en deuxième lieu, suivi du ministère de la Justice, 6,56/10 le ministère délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, 6,42/10. Le ministère des Transports avec une note de 6,34/10 fermait le top 5 de ce classement
Selon la Conac, ce classement s'appuie sur une enquête menée sur le terrain, en donnant la parole à un échantillon de 6 145 personnes disséminées dans 360 arrondissements du Cameroun. Cet échantillon de personnes était interrogé sur leur appréciation des efforts et des résultats obtenus après cinq années d’implémentation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun, a-t-on appris.
Innocent D H
Martin Rissouk est décédé des suites de maladie.
C’est au Centre des Urgences de Yaoundé, que Martin Rissouk l’ancien procureur général près la cour suprême a rendu l’âme, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2021. Pour l’instant, tout ce qu’on sait c’est que le magistrat n’était pas en santé.
Pour ce qui est de sa carrière, il faut retenir que Martin Rissouk originaire du département du Mbam et Inoubou dans la région du Centre Cameroun, a été procureur général près la Cour suprême du Cameroun, pendant 24 ans. Il y était avec Alexis Dipanda Mouelle une autre figure emblématique du paysage judiciaire camerounais. Il a bénéficié de plusieurs rallonges de carrière par le Chef de l'État. C’est en décembre 2014, que Martin Rissouck à Moulong âgé à cette époque de 81 ans a été admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Il quitte cette terre à l’âge de 88 ans. Pour beaucoup, c’est une riche bibliothèque de l'histoire de la justice camerounaise qui s’en va. Le regret de certains observateurs de la scène politique, est qu’il n'ait pas au moins rédigé ses mémoires, pour les laisser à la postérité.