Les populations du village Lopéré un quartier de Pitoa prêts pour contester l’intronisation de leur chef. Celui-ci a fait l’objet d’une condamnation ferme.
La contestation de Alim Issa comme chef traditionnel de 3e degré de Lopéré remonte au 08 mai 2018 lors de la tenue de palabre en vue de sa désignation. Avant cette consultation, Alim Issa, un bon corrupteur avait déjà acheté la voie de plusieurs individus contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Ce qui automatiquement a renversé la tendance le jour- j. C’est beaucoup plus l’article 1er de l’arrête préfectoral N0 022/AP/D21/SAAJP qui dispose que : « c’est homologuée, pour compter du 08 mai 2018, la désignation faite selon les règles d’usage, de Monsieur Alim Issa en qualité de chef traditionnel de 3e degré de Lopéré (Pitoa), arrondissement de Pitoa », signé en date du 09 novembre 2018 par l’ancien préfet de la Bénoué d’alors, qui fait problème.
En fait la quasi-totalité des habitants connaissent bien leur « nouveau chef » pour ses actes hors la loi. Les autorités administratives ignorent elles l’état judiciaire d’Alim Issa ? Lors de la constitution des dossiers de la candidature ont elles vérifié toutes les pièces versées au dossier ? Quoi qu’il en soit, ce qui est clair et reste gravé dans les archives, plus particulièrement dans le greffe du tribunal de première instance va à l’encontre de la décision d’homologation d’Alim Issa comme chef traditionnel de 3e degré.
A la lecture du jugement N0 793/P du 04/02/86, il se dégage la conclusion suivant : « Statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort ; déclare Alim Issa coupable de corruption ; lui accorde des circonstances atténuantes. En conséquence, le condamne à 2 ans d’emprisonnement et 100.000 francs d’amende », précise la décision rendue par Tonda Tchoua Zacharie, juge au tribunal de première Instance, en qualité de président.
Il était reproché à Issa Alim en ce 04 février 1986 d’avoir perpétré des actes de corruption à travers plusieurs individus le 17 décembre 1985, pour obtenir soit l’accomplissement, l’ajournement ou l’abstention d’un acte, il soit une des faveurs ou avantages. En sa qualité de délinquant primaire, il aura bénéficié des circonstances atténuantes qui témoignent de la légèreté de sa peine.
« Nous avons signalé lors de la tenue de la palabre au sous-préfet que Alim Issa est un repris de justice. Il a refusé de le croire. On ne sait pourquoi peut-être le chef de terre avait reçu quelque chose de la part de ce citoyen non respectable », s’indigne Oumar Moussa. Pour ceux qui ne voudraient pas voir introniser le chef, certains attendent semer tout simplement du désordre lors de son Intronisation.
D’autres, plus pacifiques entrevoient d’autres pistes comme le souligne Issa Mamoudou : « Nous allons saisir le nouveau préfet de la Bénoué pour lui expliquer ce qui se passe dans notre quartier .Ce faux est flagrant. Nous ne pouvons pas être sous les commandes d’un prisonnier. C’est triste ! », clame –t-il.
Félix Swaboka