D’un coût initial de 02 milliards de Francs CFA, le nouveau siège de la fédération camerounaise de football se voulait un immeuble futuriste. L’ambition était de donner au football une infrastructure qui devait illustrer et propulser le professionnalisme embryonnaire.
Un immeuble de cinq (05) niveaux, construit sur une superficie de 2500 m2, aujourd’hui complètement abandonné. On peut encore voir ci et là les morceaux de lattes ayant servies pour l’échafaudage. Par endroit, les murs ont commencé à être crépis. Mais sur la plus grande partie du bâtiment on peut bien se rendre compte que les équipes n’ont eu que le temps de monter quelques murs. L’édifice dans son ensemble a déjà pris forme. L'on distingue bien les cinq étages et la géométrie particulière de l’immeuble bien disposés.
Le chantier est dans la broussaille. La barrière en planches peintes en bleu et blanc laisse quelques passages qui permettent à qui le veut bien d’avoir accès au chantier. Il n’est pas rare que ce soit le lieu de refuge de quelques groupes de jeunes gens consommateurs de stupéfiants. Les petites bâtisses en matériaux provisoires illustrent à souhait l’ambition des porteurs du projet. Ces petits bâtiments dont la plupart étaient climatisés ont encore les Split abandonnés bien en évidence.
Rappelons que le complexe devrait comprendre plusieurs bureaux, une salle de conférence de 200 places, un restaurant de 52 places, des locaux techniques de 30 m2, un rez-de-chaussée et des parkings. Tout ceci est pour le moment inexistant. Sans compter avec les nombreux emplois que la mise en place de ce dispositif pourrait générer.
Au moment de sa conception, l’ancien président de la Fecafoot, IYA Mohammed s’était ouvertement engagé à livrer ce chantier le 13 Octobre 2013. Un chantier d’un montant de 01 milliard 786 millions de FCFA. Au jour d’aujourd’hui, difficile de faire une véritable évaluation du niveau d’avancement des travaux. De toutes les façons, la grue qui sert aux travaux est encore bien en place. Ce qui laisse croire que le chantier peut redémarrer à tout moment. Et c’est tout le mal qu’on souhaite au football de notre pays, que la Fecafoot ait enfin un siège qui lui appartienne.
Stéphane NZESSEU
Mais pardi ! Qui a intérêt à propager ce genre de rumeurs ? Quel est l’objectif visé ? Le message qui circule sur les réseaux sociaux depuis le 19 mars au soir est le suivant : « C’est la débandade totale au stade d’Olembé qui doit abriter les matchs de la CAN 2021 au Cameroun. Les Italiens veulent quitter le projet. » Loin d’être le premier du genre, de nombreux autres ont eu à prêter à Piccini, l’entreprise italienne en charge de la construction de ce stade de 60.000 places dans la banlieue de Yaoundé, des intentions d’abandonner ce projet. A chaque fois ils ont été démentis et les travaux, bon an mal an, se sont poursuivis.
Le comble du bon sens commandant en pareille circonstance de se faire sa propre opinion, rendus sur les lieux, le constat est sans appel : il n’en est rien ! Sur ce lieu où se dresse déjà majestueusement ce stade à la structure architecturale futuriste, Ici et là, l’on a pu apercevoir des ouvriers à la tâche, des camions entrer et sortir… ; en somme, rien d’anormal qui puisse indiquer un quelconque arrêt de travail et plus encore, un abandon du projet par ceux qui en ont la charge.
Les renseignements pris auprès des restauratrices tout à côté du stade nous indiquent que les ouvriers et « les blancs » y sont présents tous les jours et travaillent.
Le même 19 mars en soirée, le Groupe Piccini, au travers d’un communiqué, démentait celle folle rumeur en ces termes : « Le Groupe Piccini SA dément formellement toutes les assertions de certains médias ou réseaux sociaux insinuant que l’entreprise cesserait ses activités sur le site du complexe sportif d’Olembé et désirerait quitter le Cameroun. »
Dans la même communication, Piccini SA nous apprend que le projet en est l’étape des finitions de la phase I. A ce stade, il est question de se préparer au démarrage de la phase suivante en déblayant l’espace du matériel et des équipements qui l’encombre.
En conclusion, le communiqué du Groupe italien dit : « Les finitions du stade principal ainsi que des annexes se poursuivront à un rythme adapté aux nouvelles circonstances et exigences du maître d’ouvrage. En ce qui concerne les difficultés rencontrées sur le site, l’entreprise est en train de trouver des solutions avec l’Etat pour faire en sorte que les travaux puissent s’accélérer avec l’objectif de pouvoir terminer sereinement».
Ainsi va « Olembé ».