Des examens médicaux s'effectuent pour savoir comment séparer les bébés Elisabeth et Mary qui partagent entre autres un même rectum.
La situation est pesante pour les parents des bébés siamois Elisabeth et Mary. Elles sont arrivées au monde depuis une quinzaine de jours. Elles se trouvent actuellement à l’hôpital Gynéco-Obstétrique et pédiatrique de Yaoundé. Le corps médical révèle qu’Elisabeth et Mary partagent un seul anus, un seul vagin et un seul rectum. Cependant selon leur point de vue, rien n’est perdu. Il y a de l’espoir. Des examens médicaux se poursuivent en vue de la définition de l’intervention à pratiquer pour réussir à les séparer. Les parents de ces siamoises font partie des déplacés internes de la crise anglophone. Ils ont fui la ville de Bamenda située dans la région du Nord-ouest, à cause des violences. Ils sont dans la capitales depuis deux années déjà. Le père est sans emploi à cause de la pandémie du Coronavirus, qui a fait perdre le travail à plusieurs camerounais.
Les ex-siamoises Eyenga et Bissie
Il faut rappeler que Mary et Elisabeth ne sont pas les premiers bébés siamois nés au Cameroun. L’année dernière, il y a eu les jumelles Eyenga et Bissie, dont la prise en charge assurée par l’Etat à travers le Ministère de la Santé et le Ministère des Finances, a conduit à leur séparation. Elles ont vu le jour le 06 novembre 2018 dans un centre de santé à Ayos, dans la région du Centre. Elles sont sorties du ventre de leur mère en étant collées par le foie et l’abdomen. Elles ont été transférées à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé pour une meilleure prise en charge, le 12 novembre 2018.
Le Pr Fru Angwafo III, Directeur de cette formation sanitaire maîtrisant leur cas, a déclaré « elles avaient ce qu’on appelle une omphalite. Nous avons soigné cela et au fur et à mesure, d’autres problèmes de santé dont des infections virales ont fait leur apparition. Au cours de cette hospitalisation, nous avons fait ce qui est nécessaire pour leur santé… Nous pensons pour ce cas précis, que la séparation vaut la peine. Le foie étant fusionné partiellement, la séparation est possible ».
Les plateaux techniques de nos hôpitaux ne pouvant pas rassurer d’une opération de séparation réussie, Eyenga et Bissie bénéficiant de ce fait, d’une évacuation sanitaire ont finalement été suivi à Hospices civils de Lyon en France.
Liliane N.
Les jumelles Eyinga Merveille I et Bissi Merveille II ne se sont pas quittées depuis le ventre de leur mère. Nées le 6 novembre 2018 à Ayos (région du Sud) par césarienne, elles sont liées. Les sœurs siamoises séjournent au service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital Gynéco-Obstétrique et pédiatrique de Yaoundé depuis 6 mois.
« Nous avons eu des réunions avec tous les spécialistes de Yaoundé et de Douala, ainsi que des facultés de médecine. Nous souhaitions au départ avoir une prise en charge localement pour séparer les deux nourrissons », explique le Pr Angwafo III Fru Fobuzshi, directeur général de Hgopy, dans les colonnes de Cameroon Tribune.
Mais, rapporte le journal, les pouvoirs publics, songent à une formation hospitalière à l’étranger. « Nous avons consulté de par le monde et nous avons trouvé l’équipe de Lyon qui, après étude des images scannographiques, des bilans biologiques et a accepté d’intervenir », ajoute le DG.
A en croire le patron de l’Hgopy, le dossier de l’évacuation sanitaire pour Lyon est déjà à une phase d’étude avancée. Dans la foulée, actes de naissance pour les bébés et carte nationale d’identité pour la maman ont été établis. Le ministère de la Santé publique s’est lui aussi saisi du dossier.
Selon Cameroon Tribune, quelques mois après la naissance des siamoises dans des conditions assez précaires, les pouvoirs publics se sont employés à trouver des moyens pour sauver la vie de ces deux petits êtres, qui sont nés collés au niveau du ventre. La condition sociale de leur mère, âgée de 18 ans et orpheline, ne pouvait permettre d’assurer leur prise en charge. Le service social de Hgopy assure depuis lors aussi bien leur prise en charge médicale que sociale.
« Elles étaient malades à l’arrivée. Elles souffraient d’omphalite, une infection de l’ombilic et au niveau inférieur d’accolement abdominal. Nous les avons soignés au fur à mesure », a déclaré le Pr Angwafo III Fru Fobuzshi. Les deux merveilles, qui pesaient 5,5 kg à leur arrivée à Hgopy, ont maintenant doublé leur poids de naissance. Leur maman va bien aussi, malgré l’angoisse perceptible sur son visage.
Cela n’empêche qu’elle se réjouit quant à la solidarité de l’hôpital. « Nous serons à jamais reconnaissants de tout ce que l’Etat fait pour nous. Les examens biologiques, radiologiques et autres sont entièrement couverts. Maintenant, j’ai hâte que l’opération ait lieu afin de voir mes enfants séparés », espère-t-elle. Entre temps, les bébés subissent une phase de conditionnement afin d’affronter l’opération dans les meilleures conditions.
L'on a appris de sources médiatique que le total des charges fixé par les médecins du centre spécialisé de Lyon peut atteindre 40 millions de FCFA. Cette somme devrait suffire s’il ne s’agit que de séparer les deux filles qui partagent le même foie. Le montant sera en revanche plus élevé s’il y a d’autres lésions.
L’hôpital gynéo-obstérique et pédiatrique de Yaoundé recherche aussi des soutiens au sein de la solidarité internationale. Son principal responsable explique qu’il accorde cependant la priorité aux âmes de bonne volonté.
Otric N.