L’ancien international camerounais, contrairement à ce que son patronyme laisse croire, n’est pas bamiléké. Mais il se dit fière d’être considéré comme tel depuis sa tendre enfance. Dans un direct sur son compte Facebook, où il dit son averse contre le tribalisme, Bernard TCHOUTANG fait le témoignage de sa vie.
« Mon nom de famille, ce n’est pas TCHOUTANG . Beaucoup de gens ne le savent pas. Mon nom de famille c’est Yoho. Yoho David c’est le nom de mon père. Mes grands frères s’appellent Yoho, mon petit frère s’appelle Yoho. Moi, je suis le seul qui s’appelle TCHOUTANG . Mais mon père a fait comme on fait souvent en Afrique. On choisit le nom d’un voisin, d’un cousin… Moi, on m’a donné le nom du chef du village. Le chef de Kondjock chez moi à Yabassi : TCHOUTANG . Parmi les neuf enfants que mon père avait, je suis le seul qui porte le nom TCHOUTANG . Tous les autres c’est Yoho.
Je suis fier qu’on me prenne pour un Bamiléké, tellement fier.
Beaucoup vont certainement dire que ce n’est pas possible que Bernard TCHOUTANG ne soit pas Bamiléké. Je suis Yabassien-Kondjock, je suis fier qu’on me prenne pour un Bamiléké, tellement fier. J’aurais été fier qu’on me prenne pour un Beti ou un tel. Ma fiancée est de l’Est. Dans vos familles, il y a beaucoup qui sont mariés aux femmes Bassa, aux femmes Beti et qui sont Bamiléké. Il y a beaucoup de Beti qui sont mariés aux femmes Bamiléké. Vous allez faire comment ? Maintenant, vous êtes en train de vous tirer dessus, de vous invectiver, de vous envoyer tous les mots du monde. Vous allez faire quoi quand ça va se calmer et qu’il faudrait que vous vous regardiez dans les yeux pour vivre ensemble. Vous allez faire comment alors que vous vous êtes dit toutes les choses les plus méchantes. »
Symbole et expression de cette unité nationale qu’il chérit tant, l’ancien Lion Indomptable Bernard TCHOUTANG , met en garde ses compatriotes contre toute forme de division. Pire encore pour des questions politiques et politiciennes. Malgré la différence entre son patronyme typiquement bamiléké et sa tribu d’origine, Bernard TCHOUTANG se dit fier d’être camerounais. De plus le footballeur rappelle cette belle époque où au Cameroun, du fait de l’amitié, indépendamment de l’origine tribale, des citoyens nommaient leurs enfants du patronyme de leur ami. On était alors loin des clivages tribalistiques d’aujourd’hui.
Stéphane NZESSEU