24 mars 2020 – 24 mars 2021, un an déjà que le monument de la World Music, Manu DIBANGO s’est éteint. Un an plus tard, le souvenir reste vivace, bien que les camerounais n’aient pas encore eu l’occasion de faire le deuil.
Dans les rues de Douala ce mercredi 24 mars, on entend par endroit, depuis certains bars et quelques magasins, de sonorités au saxophone qui rappellent bien le Père de « Soul Makossa ». Est-ce intentionnel ou pure coïncidence ? Difficile de savoir. Toujours est-il que certains camerounais auraient voulu marquer le souvenir de cette date du 24 mars, jour du décès de l’artiste camerounais, de suite de Covid-19, dans un hôpital en France.
Pour ceux que nous avons rencontré dans les artères d’Akwa, ils ont un regret, le peuple camerounais n’a pas encore fait le deuil du départ de ce génie. Calvin FOPA déplore « vous avez vu aux Etats Unis quand Micheal Jackson est mort, souvenez-vous de la mobilisation qu’il a eue derrière. De l’évènement et de tous ce qui s’est passé. On a organisé des évènements pour permettre au moins à ses fans de faire le deuil du départ de leur icône. Au Cameroun on enterre nos idoles comme a comme si de rien n’était. La seule fois où j’ai vu ici un vrai deuil d’une star de la musique c’éatit Kotto BASS et là encore, je crois que c’était même une initiative spontanée des populations qui ont fait un cortège jusqu’au cimetière à Bonabéri. Nous on n’a pas encore vraiment fait le deuil du grand Manu DIBANGO. » Et juste derrière lui, un de ses accompagnateurs qui écoute notre conversation se sent l’envie de réagir « il faut aussi citer Johny Halliday en France. Ses obsèques étaient du venez voir. Et pourtant, Manu Dibango était plus grand que Micheal Jackson qui avait même piraté une de ses chansons. Mais on ne fait rien ».
Nos chers compatriotes sont bien d’accord que jusqu’ici, la Covid continue de sévir au Cameroun et dans le monde et que dans l’état des choses il n’est pas très évident d’organiser des évènements en sa mémoire selon son rang et la considération qu’il avait auprès des camerounais, des africains et du monde entier. De plus, il ne faut pas négliger l’équation « avis de la famille » dans le processus. On se souvient qu’à l’époque de son décès, la famille s’était opposé aux initiatives de l’artiste Papillon qui devant la lenteur des autorités de la culture avait voulu organiser une série d’évènements en guise d’obsèques de Manu DIBANGO au Cameroun.
En attendant, continuons de savourer la riche discographie qu’il nous a laissé en héritage.
Stéphane NZESSEU