« Des individus armés non identifiés ont attaqué l’église protestante de Silgadji tuant quatre fidèles et le pasteur principal. Au moins deux autres personnes sont portées disparues », vient d’indiquer aux médias, une source sécuritaire.
« L’attaque a eu lieu vers 13h00, au moment où les fidèles quittaient l'église à la fin de l’office religieux. Les assaillants étaient à motos. Ils ont tiré des coups de feu en l’air avant de viser les fidèles », a précisé un membre de l’église, sous couvert d’anonymat.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans, à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
D'abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 quelque 350 morts, selon un comptage de l'AFP.
Vendredi déjà, six personnes dont cinq enseignants ont été tuées à Maïtaougou, localité située dans la province du Koulpélogo, dans la région de l’est. Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le nord du pays. A la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, dans le nord du pays, a été enlevé par des individus armés et son cadavre a été retrouvé quelques jours plus tard, selon des habitants de la ville, même si l’église catholique qui avait pourtant signalée sa disparition ne confirme cette information.
Le 15 février dernier, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des djihadistes à Nohao, dans le centre-est du Burkina.
En mai 2018, le catéchiste Mathieu Sawadogo et son épouse avaient été enlevés à Arbinda puis relâchés le 14 septembre. Avant eux, Pierre Boena, pasteur de l’église protestante de Béléhouro avait également été enlevé puis remis en liberté, en juin 2018.
Plusieurs imams ont également été assassinés par les djihadistes dans le Nord. Selon des sources sécuritaires, ceux-ci étaient "considérés comme pas assez radicaux" par les djihadistes ou "accusés de collaborer avec les autorités".
Les statistiques démontrent que les prélats chrétiens et musulmans sont les principales cibles des attaques djihadistes, pourtant, il s'agit de la première attaque d'une église depuis 2015, date des premières attaques djihadistes.
Nicole Ricci Minyem