La dépouille de cet ancien Premier ministre, natif de Garoua a été accueillie lundi à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, en provenance de Genève en Suisse, avec tous les honneurs, par le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, représentant personnel du Chef de l’État. Le Minat était accompagné d’une forte délégation de hautes personnalités de la République.
Selon un reportage de la CRTV, c’est à 20h 15 que le vol de la compagnie Air France ayant à son bord la dépouille de l’ancien PM Sadou Hayatou a foulé le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé. Sur place, une forte mobilisation des personnalités, amis et membres de la famille pour soutenir les proches du défunt, sous la conduite du représentant du chef de l’État, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Entre autres personnalités présentes, apprend-on, le directeur de cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, le secrétaire général du comité central du RDPC, Jean Kuété, trois anciens Premiers ministres, Philemon Yang, Peter Mafany Musonge et Bello Bouba Maïgari. Parlementaires, dignitaires religieux et une forte délégation du Cercle des Amis du Cameroun (CERAC) ont aussi fait le déplacement. Cela marque le début des obsèques officielles décrétées en son honneur par le chef de l’État Paul Biya.
Une fois le cercueil de l’illustre disparu recouvert du drapeau national, celui que l’on surnommait affectueusement « le grand négociateur » a eu droit à des honneurs militaires. Puis, une brève prière pour confier son âme à l’Éternel. Après cette brève escale, direction du cortège funèbre pour le domicile de Sadou Hayatou situé au quartier du Lac à Yaoundé.
Ici, l’on a assisté au recueillement, au service interreligieux suivie d’une lecture du Coran. Occasion de célébrer la vie d’un homme qui a presque consacré son existence au service de la République. A cette étape des obsèques officielles, l’actuel Premier ministre, Joseph Dion Ngute est présent aux côtés du représentant personnel du chef de l’État, le Minat Paul Atanga Nji. Le PM s’est incliné devant la dépouille et a procédé à la signature du livre des condoléances.
Programme du 13 août à Garoua
– 9h-11h : arrivée des personnalités et des connaissances à l’aéroport international de Garoua,
– 11h : décollage de Yaoundé de l’avion spécial ayant à son bord l’ancien PM,
– 12h30 : arrivée à Garoua du représentant du chef de l’État, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji et de la dépouille mortelle.
Accueil par le gouverneur de la région du Nord, honneurs militaires, témoignages et départ du cortège funèbre pour la grande mosquée de Garoua. Ensuite, installation, prière, recueillement, transfert de la dépouille au cimetière familiale, inhumation et fin des obsèques officielles.
En rappel, l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou est décédé à Genève en Suisse, le 1er août dernier des suites de maladie à l’âge de 77 ans. Ce haut commis de l’État aura joué un rôle majeur dans lors des opérations de « villes mortes » en 1990 au Cameroun.
Otric N.
Selon une déclaration officielle du directeur du cabinet civil, le président Paul Biya, a ordonné que le programme final d'inhumation commence le 12 août, avec l'arrivée de son corps à l'aéroport de Yaoundé Nsimalen, via Air France.
Un programme officiel d'inhumation de l'ancien premier ministre Sadou Hayatou est prévu pour le lundi 12 août. Le fax, indique que le cadavre sera transporté le lundi même, à sa résidence de Yaoundé, avant une veillée nocturne. Le cadavre de l'ancien Premier ministre devrait partir pour son village natal de Garoua, dans la région Nord, où les derniers rites funéraires seront célébrés.
Le 4ème Premier ministre du Cameroun, sous la présidence de Paul Biya, est né le 15 février 1942, à Garoua. Il est décédé le 2 août, en Suisse, après une brève maladie. Fils d’une puissante famille ayant à sa tête l’ancien lamido de Garoua Amadou Hayatou (1952-2000), Sadou hayatou avait su se faire un prénom.
Il a été premier ministre du 26 avril 1991 au 09 avril 1992. Il a également été directeur national de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Il a obtenu une licence en économie à Toulouse, puis un diplôme de l'Institut des Hautes Etudes d'Outre-Mer. En 1967.
Après des études à l’université de Toulouse et à l’Institut des hautes études d’outre-mer à Paris, il réussira à gravir tous les échelons administratifs, de directeur adjoint du chargé des produits de base au ministère du Développement industriel, dès son retour au Cameroun en 1967, avant de se voir confier plusieurs portefeuilles ministériels pendant les années 1980.
Avant d'être Premier ministre, Sadou Hayatou a été ministre de l'Agriculture du 22 août 1983 au 24 août 1985, ministre de l'Aménagement du territoire du 24 août 1985 au 04 décembre 1987.
Lire aussi : Nécrologie : Sadou Hayatou est décédé à Genève
Si, après l’épisode de la tentative de coup d’État perpétrée contre Paul Biya, en 1984, de nombreux ressortissants du grand-nord furent indexés comme étant les commanditaires présumés et expulsés de la haute administration, Sadou Hayatou, natif de Garoua, dans la région du Nord, s’en tirera au contraire renforcé dans ses fonctions. Il sera d’ailleurs nommé à des postes sensibles, dont celui du ministère des Finances, en 1987.
Il est ensuite devenu secrétaire général de la présidence de la République en 1990, avant d’être nommé Premier ministre en 1991. Signe de la pleine confiance que le nouveau président lui accorde alors, il sera de nouveau désigné pour mener les négociations entre le pouvoir et l’opposition, lors de la vague de protestation marquée par les opérations « ville morte » des années 1990. La tripartite qui en a découlé donnera naissance à la Constitution de 1996, toujours en vigueur à ce jour.
Otric N.
Sadou Hayatou est l’une des plus anciennes figures de l’administration camerounaise. Il s’était complètement retiré de la vie publique, pour se réfugier à Genève, non loin de la clinique Genolier, où il était soigné après avoir quitté le gouvernement en Avril 1992.
Fils d’une puissante famille ayant à sa tête l’ancien lamido de Garoua Amadou Hayatou (1952-2000), Sadou hayatou avait su se faire un prénom. Après des études à l’université de Toulouse et à l’Institut des hautes études d’outre-mer à Paris, il réussira à gravir tous les échelons administratifs, de directeur adjoint du chargé des produits de base au ministère du Développement industriel, dès son retour au Cameroun en 1967, avant de se voir confier plusieurs portefeuilles ministériels pendant les années 1980.
Il a su garder la confiance du Chef de l’Etat actuel
Après la tentative de coup d’état perpétré contre le Président Paul Biya le 06 Avril 1984, ils sont nombreux, les natifs du Grand Nord, qui ont été soupçonnés d’être les commanditaires de ce putsch. L’histoire renseigne que la plupart a été expulsée de la haute administration, alors que d’autres étaient jetés en prison, pour besoin d’enquête.
Et pourtant, Sadou Hayatou est resté. Les journaux parus à cette époque indiquent qu’il a au contraire été renforcé dans ses fonctions. C’est ainsi qu’il sera nommé à des postes sensibles, dont celui du ministère des Finances, en 1987.
Il est ensuite devenu secrétaire général de la présidence de la République en 1990, avant d’être nommé Premier ministre en 1991. Signe de la pleine confiance que le nouveau Chef de l‘Etat lui accorde alors, il sera de nouveau désigné pour mener les négociations entre le pouvoir et l’opposition, lors de la vague de protestation marquée par les opérations « ville morte » des années 1990. La tripartite qui en a découlé donnera naissance à la Constitution de 1996, toujours en vigueur à ce jour.
Dans les réseaux sociaux, certains témoignent qu’Il est l’un des rares membres du gouvernement sur qui n’a jamais pesé le moindre soupçon de détournement de deniers publics, l’un de ceux qui n’a pas vu son nom traîner dans la gadoue, après avoir quitté le gouvernement. Malgré la maladie qui le rongeait, il a su apporter ses conseils à ceux qui le sollicitaient.
Nicole Ricci Minyem