Le classement que propose chaque année Reporter Sans Frontière est devenu au fil du temps un document de référence pour les médias, les partis politiques et les associations de défense de droits de l’homme. Il se fonde sur une méthodologie claire et impartiale, couplée à un ensemble de critères qui permettent d’évaluer le niveau réel de liberté de la presse dans les 180 pays soumis à appréciation.
Le degré de liberté dont jouissent les journalistes dans le monde entier est déterminé grâce à un questionnaire soumis aux experts des médias. A partir des réponses proposées, une analyse qualitative est effectuée. Elle s’ajoute aux données quantitatives des violences commises contre les journalistes sur la période prise en compte. Les thématiques sur lesquelles porte le questionnaire sont : le pluralisme d’opinion dans les médias, l’indépendance des médias vis-à-vis des pouvoirs publics, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.
Pour cette année, RSF a intitulé son analyse, LA MECANIQUE DE LA PEUR. Dans son classement, RSF démontre que la haine des journalistes a dégénéré en violence, laquelle est à la base d’une montée sans précédent de la peur. Le nombre de pays considérés comme sûrs, où les journalistes peuvent exercer leur métier en toute sécurité s’amenuise de plus en plus. Au même moment, les régimes autoritaires renforcent leur emprise sur les médias.
Cette année, le Cameroun perd deux places au classement mondial en matière de liberté de la presse. Le pays pointe à la 131è position mondiale sur 180 pays enquêtés avec une note de 43. C'est une régression de 2 places comparativement à l'année dernière où le Cameroun apparaissait à la 129è place dans ce Ranking. le Cameroun est dans la zone rouge du classement. Il se positionne juste derrière le Quatar et la Jordanie et devance Omam et les Emirats Arabes Unis.
Un recul du Cameroun que RSF justifie par les "longues coupures d’internet, les menaces, les intimidations, les agressions, les arrestations des journalistes" depuis la réélection de Paul Biya à la présidentielle d'octobre 2018. Le meilleur pays en matière de respect de la liberté de la presse dans le monde c'est la Norvège et la Namibie à l'échelle africaine où le pays est classé à la 23è place.
Stéphane Nzesseu