Au cours de son débrief régulier avec la presse française, le porte-parole adjoint du ministère des relations extérieures a fait une déclaration en rapport avec les attaques des séparatistes dans les villes de Galim et Bamenda le jour de la célébration de la fête internationale des droits de la femme.
Une fois de plus, la France est au chevet du Cameroun. La pays d’Emmanuel Macron vient consoler le Cameroun à l’heure de ces effroyables attaques terroristes. « La France condamne avec la plus grande fermeté les attaques perpétrées dimanche 8 mars 2020 dans la ville de Bamenda (nord-ouest) lors des célébrations de la journée internationale des droits des femmes, et à Galim (ouest), qui ont fait plusieurs victimes, dont des civils. » La France, partenaire de choix du Cameroun se sent concernée par les déboires que traversent notre pays. Cela se justifie. Car les deux entités ont non seulement une longue histoire qui les lie, mais aujourd’hui encore ces deux pays sont des partenaires économiques et politiques. La stabilité du Cameroun est tout aussi importante pour la France.
A l’heure où le ministre de l’administration territoriale fustige le silence de certains observateurs, l’intervention de la France est une bouffée d’air et un fait qui rassure de l’amitié et de l’intérêt qu’accorde ce pays au vert rouge jaune. Rappelons qu’il y a quelques heures seulement que l’ambassadeur de France au Cameroun, via son compte Twitter, a dit ses condoléances aux populations touchées par ces attaques de Galim et Bamenda. Mais une réaction aussi claire au sommet de la diplomatie française est davantage rafraîchissante pour les relations entre les deux pays. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont au beau fixe. Loin des considérations consécutives aux déclarations du président français à l’endroit de son homologue camerounais lors de son passage au Salon de l’Agriculture.
La France condamne l’attaque terroriste de Bamenda
Dans la foulée, le Quai d’Orsay dit lui aussi ses condoléances aux populations éprouvées. « La France présente ses condoléances aux familles des personnes décédées et ses vœux de prompt rétablissement aux personnes blessées. » En rappelant que même le Chef de l’Etat du Cameroun n’a pas encore eu une réaction après ces attaques. De toutes façons, le ministre de l’administration territorial a multiplié des sorties médiatiques pour s’en prendre aux acteurs de la société civile qui travaillent au bien-être de ces populations éprouvées.
Stéphane NZESSEU
L'Assemblée nationale française, sous la houlette de Reporters sans frontières (RSF) a abrité, mardi, une conférence de presse destinée à demander la libération immédiate de l’ancien dirigeant de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV), Amadou Vamoulké, poursuivi pour des faits de détournement de près de 27,8 milliards FCFA.
Lors de cette rencontre, rapporte l’Agence de presse africaine, les élus Sébastien Nadot et Eric Coquerel ont annoncé leur intention de solliciter un rendez-vous auprès de la présidence de la République et du ministère des Affaires étrangères, afin d’évoquer la situation du détenu et n’ont pas exclu pas d’envoyer une délégation parlementaire au Cameroun.
Incarcéré depuis plus de 30 mois, le concerné doit comparaître pour la 17ème fois le 1er mars prochain devant le Tribunal criminel spécial (TCS), les audiences précédentes n’ayant parfois duré qu’une poignée de minutes.
En fin janvier dernier, 09 parlementaires français, issus de différentes sensibilités politiques, avaient déjà adressé une lettre au président Emmanuel Macron et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, leur demandant d’user de « leurs relations diplomatiques privilégiées afin d’assurer la réhabilitation et la libération la plus rapide possible » du journaliste.
Pour le Quai d’Orsay, « l’accusation n’a pas apporté de preuve de la pertinence de son action », le gouvernement français assurant par ailleurs qu’il suivra « avec la plus grande attention » les conclusions du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, l’ONU, saisi depuis le 16 janvier 2019 par RSF sur le cas Vamoulké, aux affaires entre 2005 et 2016.
Selon le responsable du bureau Afrique de cette organisation, Arnaud Froger, évoquant une «cabale judiciaire», «après plus de deux ans et demi de détention provisoire, le caractère arbitraire et politique de la détention de ce journaliste ne fait aucun doute et les soutiens pour demander sa libération dépassent largement les frontières du Cameroun».
« Notre organisation est déterminée à poursuivre et accentuer la mobilisation pour que cette cabale judiciaire prenne fin. Amadou Vamoulké est unanimement salué par ses pairs pour sa défense d’un journalisme éthique et indépendant. Il n’a rien à faire en prison », a-t-il ajouté.
Au cours des seize audiences, dont la plupart n’ont duré qu’une poignée de minutes, l’accusation n’a fourni aucune preuve. L’enquête publiée par RSF en novembre dernier avait au contraire souligné les qualités de gestionnaire et l’indépendance éditoriale promue par Amadou Vamoulké lorsqu’il dirigeait l’office de radiodiffusion du Cameroun, la CRTV.
Otric N.