Les plaintes des populations
« C’est redevenu notre quotidien, nous avons été épargnés pendant cinq ou six mois mais maintenant, nous sommes confrontés à ces coupures, chaque semaine et, je suis obligé de prendre ma voiture et aller de quartier en quartier parce que chez moi, il n’ya plus la moindre goutte d’eau… ».
« Mon bailleur a, je crois commis l’erreur de ne pas nous construire un forage, pour pallier à ce manque d’eau. Nous allons bientôt faire une semaine, parce que c’est depuis dimanche qu’ils nous ont coupé l’eau. Nous n’avons vu aucun agent de la SNEC, personne n’a pris la peine de nous prévenir que ce sera ainsi. Nous sommes dans les spéculations. Est-ce dû à une panne, un tuyau cassé, que s’est – il passé ? Bref, nous ne savons et ne comprenons rien. Mes enfants sont tous allés en vacances et, est ce que je vais porter des bassines sur ma tête et, même si je le fais, où est ce que je peux aller puiser de l’eau ? »
« A ce rythme, comment ne voulez vous pas que les camerounais se plaignent ? Vraiment, nous sommes fatigués de ces dirigeants, nous sommes fatigués de ce pays. Comment quelqu’un peut dire qu’il est ministre, ou directeur général d’une entreprise comme la SNEC et ne pas se soucier de fournir en eau et même en énergie électrique, les consommateurs que nous sommes. Il y’a deux mois, j’ai payé une facture d’eau qui s’élevait à 14 mille francs et je me suis posé la question de savoir si j’ai ouvert un pressing chez moi. Lorsque je suis allé me plaindre, on m’a demandé de payer d’abord et j’ai été contraint de le faire. Et aujourd’hui, comme c’était le cas la semaine dernière, je suis privé d’eau. Il est important que d’autres personnes prennent le pouvoir dans ce pays, nous sommes vraiment fatigués, trop c’est trop… ».
La psychose de l’eau
C’est ainsi que certains ont qualifié ces coupures incessantes d’eau dans les villes camerounaises. Et pourtant, aucune mesure à long terme n’a été prise, afin de résoudre ce problème.
Les responsables en charge de la distribution du « précieux sésame » ne semblent pas assimiler certaines réalités : le manque d’eau courante est une preuve de sous-développement, alors qu’ailleurs, certains en ont fait un domaine prioritaire pour une vie porteuse d’espoir.
En outre, c’est un aveu d’incompétence pour ceux à qui on a confié ces responsabilités.
Nicole Ricci Minyem