Le Délégué général à la Sûreté nationale a décidé d’ouvrir une enquête, suite à la diffusion d’une vidéo sur la toile, indiquant la présence d’un réseau de délivrance de passeports.
Martin Mbarga Nguele le Délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn) veut tirer au clair les accusations portées contre l’Ambassade du Cameroun en France. Une vidéo postée sur la toile et dans laquelle le Dgsn est interpellée, parle de l’existence d’un réseau de production des passeports au sein de la représentation diplomatique camerounaise en France.
Dans cette vidéo, il est dit que ce document de voyage s’obtient en mois d’1 mois. Et il faut payer la somme de 300 Euros (environ 195.000 FCFA) ; hormis les frais exigibles à l’établissement d’un passeport. “Ainsi, qu’il soit relevé que depuis la semaine dernière, une enquête est en cours, pour démêler les écheveaux de cette affaire qui fait le buzz”, peut-on lire dans la note d’information de la Délégation générale à la Sûreté nationale.
Profitant de cette affaire et cette note d’information, la Délégation rassure sur sa capacité à produire les passeports, tout en reconnaissant que ce service a été perturbé depuis le début de cette année 2020. Comme bonne nouvelle, la Délégation annonce la mise sur pied dans les prochains jours, d’un système informatisé pour faciliter l’obtention des passeports.
“En revanche, la Délégation Générale à la Sûreté Nationale vous rassure de sa diligence en matière de production de passeports. En dépit de ce que depuis le début de l’année la Sûreté Nationale ait connu des perturbations dans la production des passeports, dues au changement d’opérateurs, des mesures internes ont été prises pour décanter la situation de tous les passeports en instance, notamment les cas dits de la diaspora. Instamment, nous nous acheminons vers la résolution formelle de cet écueil d’autant plus qu’une short list d’opérateurs a d’ores et déjà été arrêtée. D’ailleurs, dans un futur proche, un système informatique hyper sécurisé sera mis en place pour faciliter davantage l’obtention du passeport, que ce soit en ligne ou de manière physique”, peut-on lire dans la note d’information de la police.
Liliane N.
Martin Mbarga Nguelé, le délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) vient d’éventrer un réseau de corruption qui entoure les procédures de délivrance du passeport. Ce qui permet d’ailleurs de se rendre compte qu’il n’existe pas de passeport express au Cameroun.
Selon les informations puisées à bonnes sources, la mafia autour du passeport camerounais a été éventrée quand « une étudiante camerounaise qui réside au Canada, arrive au Cameroun pour renouveler son passeport. Elle pose le problème à l’une de ses connaissances qui est policière. Cette dernière lui fait savoir qu’elle a un contact qui peut lui faire établir un passeport « express » en deux jours à condition qu’elle lui donne 400 mille FCFA ».
A la suite de cette proposition, l’étudiante qui trouve le montant exorbitant décide de saisir le délégué général à la sûreté nationale. Martin Mbarga Nguelé, va immédiatement ordonner l’ouverture d’une enquête en vue du démantèlement du réseau de corruption concerné, raconte l’enquêteur en chef du cabinet du Dgsn, le commissaire Vincent de Paul Meva’a. Cette enquête a permis de mettre aux arrêts deux fonctionnaires de police.
Procédure
Sur la procédure d’obtention du précieux document, un officier de police ayant requis l’anonymat nous confie, « au Cameroun, pour établir un passeport biométrique, le coût normal est de 75 milles FCFA et il faut attendre 03 mois, voire plus. Cependant, tu peux faire un passeport express à 150.000 FCFA délai 01 à 03 semaines maximum. Mais en réalité, le passeport « express » n’existe pas. Il existe juste des personnes qui permettent d’accélérer la procédure et écourter les délais et cela s’appelle la corruption », note-on.
A titre de conseil, cet officier déclare, « maintenant, commencez vos démarches en temps et en heure pour ne plus vous retrouver à donner des sommes d’argent de dessous de tables à des personnes véreuses et escrocs ».
A propos du mode opératoire du réseau de mafia, l’officier cité haut souligne, « certains employés de la Dgsn profitaient de la forte demande pour faire ce qu’ils appellent passeport « express », afin de soutirer le plus d’argent aux usagers. Par exemple, ces arnaqueurs opéraient en sollicitant 75.000 FCFA pour le passeport normal, délivré en 06 mois après dépôt de dossiers. 200.000 FCFA pour le passeport « express » délivré un mois après dépôt des dossiers. 300.000 FCFA, passeport « express », délivré une semaine après dépôt de 500.000 FCFA, le passeport « Turbo » quelques heures après le dépôt d’un million de FCFA. Passeport « Turbo terminator », tu envoies un sms avec tes données d’identité et une photo passeport, 30 minutes après, tu as ton passeport », découvre-t-on.
Innocent D H