La production du ciment semble depuis un temps faire beaucoup de bien au Cameroun. Car avec la concurrence qui s’est installée, la revue à la hausse de l’offre a drainé avec elle, des conséquences jugées positives par des observateurs. Il convient de souligner qu’après de longues années de leadership, soit une quarantaine d’années pour être plus précise, les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) ont été retrouvées sur le marché camerounais, par d’autres opérateurs à l’instar de Dangote cement, Cimaf, Mecdem et Egin S.A.
La concurrence s’étant installée, ces opérateurs suscités mettent le paquet dans la qualité et la quantité du ciment à produire. Ce qui favorise entre autres la de nouveaux emplois et de nouvelles zones économiques On se rappelle qu’au mois de Cimencam a procédé le 2 avril 2019 en présence de Gabriel Dodo Ndoke Ministre des Mines de l’Industrie et du Développement technologique représentant le chef de l’Etat, à l’inauguration de sa troisième usine, située à Nomayos, une localité située près de Yaoundé. L’entreprise qui a réalisé un chiffre d’affaires de 70,7 milliards de FCFA en 2018, espère se repositionner avec cette autre usine. Il a été dit que l’usine de Nomayos de Cimencam doit produire chaque année 500 000 tonnes de plus de ciment. Cette production va s’ajouter à celle d’1,5 million de tonnes déjà fourni. Ce qui fait dire aux responsables, qu’on est à même d’attendre au cours des prochains mois, une augmentation de la capacité de production de l’unité de Figuil de 120 000 tonnes à 150 000 tonnes.
Il n’y a pas que la mise en place de nouvelles usines qui est à l’ordre du jour, le tout se joue aussi sur la diversification des produits offerts notamment avec le lancement de la production du ciment blanc baptisé « Sublime », et du « Multix », un ciment à plusieurs usages. Pour brièvement parler de Dangoté Cement principal challenger de Cimencam, il faut relever qu’il a réalisé en 2018, un chiffre d’affaires de 86,4 milliards de FCFA. Dans un rapport comptant pour l’année 2018 qu’il a publié au mois de février dernier, Dangote révélait que 1,2 million de tonnes de ciment ont été commercialisés sur une production de 1,5 million de tonnes. Et ces chiffres sont prévus s’accroître avec la construction d’une nouvelle usine dans une banlieue de la capitale.
Tout compte fait, même si on peut constater que le secteur ciment est en mouvement au Cameroun, il reste que les utilisateurs de ce produit espèrent que tout cela conduise à une révision des prix de vente. Le Cameroun enregistre une production qui tourne autour de quatre millions de tonnes répartis entre les opérateurs suscités.
Liliane N.
Dangote Cement n’a pas que fait des heureux depuis son entrée sur le marché du ciment au Cameroun. L’entreprise du richissime nigérian a en effet relégué au second plan depuis 2017, Cimencam qui jusqu’ici régnait en maître. Le consortium franco-maroco-suisse se montre déterminé à reprendre la tête du peloton.
Cette détermination du consortium franco-maroco-suisse LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA) s’illustre par l’inauguration le 02 avril 2019, d’une nouvelle cimenterie d’une capacité de production de plus de 500.000 tonnes dans la localité de Nomayos, distante de près de 18,1 Kilomètres de Yaoundé la capitale Camerounaise.
L’usine de Nomayos engendrant de fait une augmentation de la production, la détermination du consortium s’illustre plus encore par l’augmentation, de l’ordre de 25%, des capacités de production de son usine de Figuil dans le Nord Cameroun. La production estimée de cette dernière à l’horizon 2020 est de 190.000 tonnes. En plus de l’augmentation quantitative de la production de ciment, la stratégie de reconquête du leadership sur ce marché au Cameroun repose aussi avons-nous appris, sur la diversification de la gamme des produits.
En effet, Cimencam annonce entre autre le lancement de la production dans son usine de Nomayos, du ciment blanc baptisé « Sublime », dédié aux travaux de décoration des ouvrages, ainsi que la commercialisation prochaine du « MultiX », un nouveau type de ciment à multiples usages.
La stratégie de reconquête du leadership perdu ne s’arrête pas là. Elle passe aussi par la production du béton prêt à l’emploi initiée par la cimenterie. Cette activité selon les responsables de l’entreprise permet déjà à Cimencam de se positionner sur les grands projets d’infrastructures en cours dans le pays.
L’usine de Nomayos, selon Benoît Galichet, le Directeur général (Dg) de Cimencam n’est que la première étape de la transformation de son entreprise en une nouvelle, plus performante.
Emmanuel Rigaux, l’administrateur directeur général de LafargeHolcim Maroc Afrique a indiqué pour sa part que « Cette nouvelle usine marque un tournant décisif, non pas parce qu’elle est l’une des plus modernes de notre groupe, mais parce qu’elle remet Cimencam sur le chemin de la croissance ».
Quoi qu’il en soit, l’entreprise affirme avoir vu la courbe de ses ventes progresser de façon fulgurante depuis le mois de janvier 2019. Selon Benoît Galichet, celle-ci a cru de 30% au premier trimestre 2019, par rapport à la même période en 2018.
La réaction de Dangote Cement reste attendue. Vive la concurrence !
Même si l’usine de Cimencam située dans la localité de Nomayos ne sera qu’officiellement inaugurée le 02 avril prochain, il faut souligner qu’elle a déjà produit son premier ciment de type CEM II 42.5 (Robust). C’était le 28 janvier dernier. Ayant perdu le monopole dans le marché du ciment au Cameroun, avec cette nouvelle usine, Cimencam va essayer de remonter la pente. Avec ses 500 000 tonnes attendues, Nomayos va faire passer la capacité totale de production de Cimencam à 2 200 000 si on rajoute les 1 500 000 et les 300 000 tonnes déjà produites respectivement à Douala et Figuil. Il faut savoir que la maturation et la concrétisation de l’usine de Nomayos a duré 10 années.
Cimencam n’attend pas s’arrêter là. L’entreprise dont l’actionnaire majoritaire est le groupe Lafarge Holcim entend déjà procéder à la construction d’une autre usine. Le top management a demandé que lui soit soumis un plan en vue de la construction de la 4e usine de production de ciment à Figuil dans la région de l’Extrême-Nord. « Nomayos est un passage intermédiaire et Figuil nous permettra de passer un cap supplémentaire », fait savoir Noe Ikoue le Directeur général de Cimencam. La capacité de production de ladite usine n’a pas encore été indiquée mais d’après nos sources, elle doit dépasser le million de tonnes.
Créé en 1963, Cimencam a été depuis un bon nombre d’années, le leader des matériaux de la construction au Cameroun et en Afrique Centrale. Avec une équipe de plusieurs centaines d’hommes et femmes, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 85 milliards de FCFA en 2013. Sur la place portuaire de Douala ou se trouve l’actuelle Direction générale de l’usine on confesse que «Cimencam fait sa mue par s’adapter aux nouvelles exigences du marché de plus en plus concurrentiel».
Seulement le marché du ciment est devenu un secteur assez convoité au Cameroun. Ces quatre dernières années, il y a eu l’arrivée de sérieux concurrents à l’instar de Dangote. Lesdits concurrents ont profité de la loi d’avril 2013 « fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun » pour investir lourdement dans le secteur. A l’heure actuelle on compte les Turcs, les Marocains et les Nigérians.
Liliane N.