Cela va dans tous les sens depuis 72 heures et, la version de Cabral Libii était fortement attendue. Et, c’est sur les ondes de ABK que le président du PCRN a décidé de briser le silence. Selon lui, aucun accord n’a été rompu, chaque entité mène les actions qui sont les siennes.
- Depuis Mai 2019, vous êtes le président du PCRN et vous avez quitté le parti Univers pour aller dans ce parti. Qu’est ce qui est la cause de la brouille aujourd’hui entre le Professeur Nkou Mvondo et vous ?
Cabral Libii : Si on a quitté une chose, c’est qu’on n’y a pas tenu. Je n’ai jamais été militant du parti Univers et je crois que ce n’est pas une révélation que je le dise parce que les responsables de ce parti n’ont eu de cesse eux même de le rappeler. Ce qui nous lie, je conjugue au présent, c’est une convention qui a été signée le 11 Décembre 2017, convention à quatre articles et qui pour l’essentiel mentionne la mutualisation des efforts pour l’inscription massive des camerounais sur les listes électorales. Et l’une des clauses mentionne l’engagement pris par le parti Univers d’investir aux différentes élections présidentielles, législatives et municipales, ceux des adhérents de 11 millions de citoyens qui se lanceraient en politique et voudraient donc briguer des mandats.
Pour le reste, je crois que la convention précise que nous devons le faire ensemble, nous devons le faire dans la concertation et plus je crois que le 4ème article précise qu’en cas de litiges, il faut régler à l’amiable et si on ne peut pas trouver une solution, on désigne un médiateur et en aucun cas, on ne devrait aller devant les tribunaux. Voilà la convention qui nous lie et depuis lors, nous travaillons dans ce sens là.
- Cabral Libii, avez-vous lu cette lettre ouverte du professeur Nkou Mvondo qui vous accuse d’avoir rompu les termes de cette convention et quel est votre avis sur la question ?
J’ai lu effectivement la lettre hier soir mais, je doute qu’elle dise ce que vous venez de dire. Que là dedans, le professeur m’accuse d’avoir violé la convention. Ce n’est pas possible, il ne peut pas l’avoir dit, puisque ce n’est pas le cas.
- Mais puisqu’il affirme que vous n’avez pas respecté l’accord ?
Peut être comme je suis juriste de formation, j’ai toujours eu cette déformation mentale donc, j’ai envie de vous dire que violation d’une clause contractuelle c’est différent de abus de confiance. Maintenant, vous me direz, c’est une question de qualification. Le prof vous a t –il dit dans la lettre qu’est ce qui est qualifié d’abus de confiance ? En matière infractionnelle, si on veut parler d’infraction, il y’a toujours l’élément matériel, c'est-à-dire avant de qualifier quelqu’un de voleur, il faut avoir des éléments pour l’attester. Dites moi un peu, dans cette lettre que vous avez, l’abus de confiance est où ? Je le dis pour ceux qui nous lisent. Souvent, on entend des choses et bien évidement, ce n’est pas à vous que je pose la question. Qu’est ce qui fait l’abus de confiance ? Quels sont les actes posés par Onze millions de citoyens, qui peuvent être assimilés à un abus de confiance ? Parce que si ce n’est pas le cas, nous sommes entrain de discuter pour ne rien dire et, je crois que nous avons mieux à faire.
- Certainement, nous avons des choses beaucoup plus importantes dont nous pouvons parler mais, vous savez ce que la sortie du professeur Nkou Mvondo a causé sur la toile et ce qui se dit contre vous ? Mr Cabral Libii roule pour le RDPC, que pouvez – vous répondre à cela ?
Je n’ai rien à comprendre, si les gens disent, j’ai envie de répondre que c’est un de plus. Depuis que je me suis lancé en politique, depuis Juin 2017, j’avais mis les pieds aux Etats – Unis, le même jour, des personnes qui aujourd’hui, sont des portes parole des autres avaient déjà publié à l’époque que j’étais allé avec trois cent milliards, que Paul Biya m’avait donné et que j’avais voyagé avec. Pour moi, vous savez c’est tellement ridicule de voir les gens, prétendument passer pour des commissaires de haut vol et puis raconter des sottises comme ça.
Bon, les mêmes aujourd’hui passent aux aveux en disant oui, tout ce qu’on racontait sur Cabral Libii à l’époque, on était dans un plan global, on avait vu que lui pouvait faire obstacle à notre candidat, on avait décidé de le salir pour l’éliminer politiquement. Maintenant que ça ne marche plus entre eux, on assiste à tous ces déballages.
Depuis que j’ai pointé mon nez en politique, quand je ne suis pas l’ami de Paul Biya, je suis l’ami de son épouse, je suis le copain d’enfance de Franck Biya, après je suis maintenant avec les ambazoniens, après, je suis dans des coups avec je ne sais quelle puissance pour détruire le Cameroun, j’ai lu tellement de bêtises mais, toutes ces choses, c’est de la diversion. J’ai fini par comprendre que quand on est un homme politique qui charrie une certaine espérance, celui qui fait quelque chose a contre lui, ceux qui font la même chose, ceux qui font le contraire et bien évidement, ceux qui ne font rien.
Je ne peux pas me laisser distraire par des oisifs. Je vous l’ai dit, je travaille à la sensibilisation des camerounais et je les invite à s’inscrire sur les listes électorales, je travaille aujourd’hui à implanter le parti dont j’ai reçu le mandat de direction le 11 Mai 2019. Maintenant, les gens sont libres de raconter ce qu’ils veulent, je n’y peux rien.
- Peut –on dès lors conclure que le divorce est consommé entre le parti Univers et vous ?
Je ne sais pas si c’est ce que le professeur vous a dit dans sa lettre, parce que je l’ai lu mais, s’il le dit, cela signifie que c’est lui qui a rompu l’accord. Si vous croisez quelqu'un en route qui ne vous a rien fait et vous lui demandez de revenir à la raison, c’est plutôt à cette personne en quoi l’autre est sorti de la raison. Moi, je vous dis que la convention courre toujours. Nous à Onze millions de citoyens, nous n’avons pas mis un terme à cet accord.
Vous devez d’ailleurs savoir qu’il y’a même un article qui dit que l’alliance entre les deux organisations n’emporte pas fusion des deux organisations. Donc en fait, chacune des organisations mène sa vie. On a d’un côté, un parti politique qui mène certainement ses activités et de l’autre, vous avez Onze millions de citoyens dont je suis le coordonnateur qui travaille pour l’essentiel, à la formation citoyenne. Et vous les voyez qui travaillent à cette sensibilisation, afin d’inscrire le maximum de personnes sur les listes électorales.
L’accord que nous avons mis en place, je vous l’ai dit tout à l’heure sur la mutualisation de nos efforts d’abord pour les inscriptions. Maintenant, comme chaque organisation fonctionne de façon autonome, vous êtes au courant par exemple qu’en Mars 2019, le professeur Nkou Mvondo avait signé un communiqué demandant à tous ceux qui avaient reçu mandat de Univers, en Décembre 2018, les informant d’abord que les mandats avaient été annulés et, qu’il fallait prendre de nouveaux mandats. Il faut savoir que le code électoral a mis en place les commissions d’inscription sur les listes électorales et, les partis politiques en mandatent donc leurs représentants dans ces commissions, il y’en a 360 sur toute l’étendue du territoire national, sous réserve des endroits où il y’a instabilité et, j’avais envoyé la liste de ceux des nôtres qui voulaient faire partie de ces commissions du parti Univers, sauf qu’en Mars 2019, il y’a eu volte face. Le parti Univers a décidé d’annuler tous ces mandats et de donner des mandats à ceux qu’il avait choisis.
Nous à l’époque, on aurait même pu dire qu’il y’avait là, une sorte d’entorse à porter au premier article de la convention mais, en ce moment précis, ce parti avait décidé de travailler désormais à aller aux inscriptions seuls. Nous en avons pris acte et lorsque j’ai été nommé à la tête du PCRN, je suis allé rencontrer le Directeur Général d’Elecam et nous leur avons demandé de nous accorder la faveur d’envoyer les membres du PCRN dans les commissions d’inscription.
- Et sur les 15 millions donnés lors des élections présidentielles ?
Ecoutez, contentez – vous de sa version des faits, pour nous l’élection présidentielle est passée. Il y’a eu quinze millions de financement public, s’il vous dit que à la différence de tous les autres candidats, pour mon cas, ce n’est pas moi qu’on a appelé, contrairement aux autres, parce que ce financement d’habitude est donné pour financer la campagne d’un candidat, non pas à financer un parti. Je ne veux pas m’attarder dessus. Si le professeur, sur la place publique, affirme que l’argent qu’on a donné pour la campagne a plutôt été donné à un parti politique, qui aurait pu s’en servir pour autre chose que la campagne, mais qui a quand même par magnanimité décidé de donner une petite partie au candidat de cette élection, nous prenons acte de ces déclarations. Moi, ce sont les choses qui ne m’intéressent plus. Ce qui vous, devrait vous intéresser, c’est l’usage qui a été fait de cet argent. S’il dit que nous avons reçu dix millions, je crois que ça corrobore à la version que moi-même j’ai donné.
Et aujourd’hui, si dans la nouvelle version, il s’avère qu’une partie de l’argent devait revenir au fonctionnement du parti Univers, ca me libère, moi qui suis l’escroc publique, le pickpocket national. Si pour une fois, par la grâce de Dieu, je peux être épargné des accusations de la gestion d’argent, rentrez donc chez le professeur, il vous dira ce que sont devenus les autres cinq millions. Il faut aussi préciser qu’après les élections, on a viré une autre partie de l’argent, puisque le montant total de la campagne c’était trente millions, donc, je suppose qu’après l’élection, comme c’est le parti univers qui était candidat à l’élection présidentielle, on les a certainement appelé, on leur a donné les autres quinze millions qui servent certainement au fonctionnement du parti.
Retranscrit par Nicole Ricci Minyem