Dans les colonnes du quotidien Le Messager, parution du 14 février 2020, le président du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN) parle des incohérences politiques de Maurice Kamto.
Paul Eric Kingue s’exprime d’entrée de jeu en ces termes, « en tant que directeur de campagne de Maurice Kamto à la présidentielle 2018, il me souvient que nous avions reçu des appels des gens du Noso (Nord-ouest et Sud-ouest Ndlr), nous demandant de ne pas aller à la présidentielle pour être solidaire de leur cause. Kamto disait non dans les réunions. Il soutenait que nous irons à l’élection et nous y sommes allés (…). Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il change d’avis sur la participation au vote ? Si on disait à Kamto de ne pas aller à la présidentielle, il pouvait devenir fou. Il est allé quand même ».
Pour le président du MPCN, ancien Maire de Njombé-Penja, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun aurait pu faire démissionner son seul député, Lazare Souob, de l’Assemblée nationale lors de la précédente mandature. Paul Eric Kingue soutient, «si vous dites qu’aller aux urnes n’apportera rien de nouveau, commencer par faire démissionner votre singleton député ».
Le politique fustige aussi la logique de Maurice Kamto d’avoir appelé de tous ses vœux au boycott des récentes élections législatives et municipales alors que son parti n’y prenait pas part. Il estime par la même occasion que le président du MRC, en raison de son abstention à participer aux élections a emporté avec lui les rêves de ses nombreux militants aux rangs desquels Célestin Djamen, qu’il ’ironise en disant, « Mon ami Célestin Djamen, en quelque huit mois de prison, a vu sa barbe devenir toute blanche. En cinq ans, il deviendra à coup sûr imberbe ».
Mort annoncée du MRC
« Les sous-préfets doivent les laisser curer les caniveaux pendant cinq ans. Faire de l’investissement humain durant les cinq ans en les encadrant car politiquement, ils sont morts », renchérit par ailleurs le leader Du MPCN pour prédire la mort imminente du MRC. Celui-ci annonce soutirer bientôt des militants dans les rangs du parti de Kamto pour injecter du sang neuf dans son propre parti. « Le MPCN va aussi recruter dans le MRC sauf les talibans. C’est un parti appelé à vider de tous ceux qui ne sont pas talibans », annonce Paul Eric Kingue.
Le MPCN a remporté les mairies de Ndjombé-Penja et de Dibombari aux municipales du 09 février 2020. Pour ce qui est des législatives, Paul Eric Kingue était tête de liste de son parti dans le Moungo. L’ancien directeur de campagne de Kamto pour le compte du MRC lors de la présidentielle de 2018, fait savoir qu’il préférait travailler comme maire, même s’il venait à être élu député.
Innocent D H
Le Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN) de Paul Eric Kingué, dans un communiqué, exige au Conseil Electoral d’Elecam de proroger de 15 jours le délai de constitution et de dépôt des dossiers de ses candidats. Une requête plus insolite que réaliste.
« Le MPCN exige qu’un délai de 15 jours supplémentaires, soit accordé pour permettre à tous les partis d’opposition en général et au MPCN en particulier, de mieux apprêter leurs dossiers de candidature. » une exigence qui est consécutive à celle posée par le président du PCRN Cabral Libii. Une exigence dont les demandeurs savent très bien qu’elle n’aura aucune suite auprès du Conseil électoral d’Elecam. Pour des raisons qu’ils connaissent pertinemment.
Qu’est ce qui pourrait expliquer cette attitude de naïveté politique ?
De toute évidence, il est clair que l’essentiel de ces partis politiques calquent leur agenda sur celle du MRC. Et dans cet ordre d’idée, ne sachant pas quelle sera la réaction du pouvoir en place à la suite de l’annonce du boycott des élections par le parti de Maurice Kamto, ils choisissent de rester entre deux fauteuils, en jouant la carte du dilatoire.
L’autre raison est la venue au Cameroun il y a quelques jours des patrons de trois organisations internationales importantes : l’organisation internationale de la francophonie (OIF), le Commonwealth et l’Union Africaine. Considérant que ce sont les trois principales organisations qui légitiment très souvent les élections camerounaises auprès de la communauté internationale. Cette présence de ces tris institutions au Cameroun au même moment n’augure pas des lendemains meilleurs pour la tenue des prochaines élections. On peut donc croire que les acteurs politiques qui jouent à ce jeu de dilatoire et de revendications dont ils savent très bien qu’il n’en sortira rien, créent juste des paravents pour que le moment venu, ils gardent une certaine légitimité auprès de leurs électeurs.
Par ailleurs, les raisons avancées par le MPCN sont d’une légèreté déconcertante. « Le MPCN qui a investi des candidats entend profiter e ce délai, pour élargir sa sphère d’investiture pour une meilleure participation de ses candidats aux futures élections ». Des déclarations qui se suivent de menaces claires « le MPCN et son président national Paul Eric Kingue interpellent la communauté internationale à veiller au respect par le gouvernement des conditions optimales pour un bon déroulement du scrutin, faute de quoi il se retirerait de ces compétitions annoncées. » Une véritable fuite en avant.
Stéphane NZESSEU
L’ancienne secrétaire de la fédération départementale MRC du Nde Maître PETNGA Épouse TCHOUMI est désormais la nouvelle présidente régionale du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (Mpcn) de Paul Éric kingue.
Dans la décision numéro 102/PN/MPCN du 07 novembre 2019, l’ancienne secrétaire de la fédération MRC du Nde a été nommée présidente de la fédération régionale du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN) dans la région de l’ouest.
Notons que depuis la libération le 05 octobre 2019 du Pr Kamto et Cie par un acte du président de la République, Paul Biya, au lendemain de la tenue du Grand Dialogue National (GDN), le climat est loin d’être serein entre Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et Paul Éric Kingue, leader du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN). La pomme de discorde serait la décision par Maurice Kamto et ses partisans de rejeter les clauses qui liaient ces deux formations politiques.
Dans ses sorties épistolaires sur les plateaux de radios, de télévisions, et sur les réseaux sociaux ces derniers temps, l’ancien maire de Njombe Penja, s’insurgeant contre le manque de la personnalité chez les cadres du MRC, rappelle à tout va, le principe de la coalition. “Si un parti investi les candidats dans une localité, l’autre doit s’abstenir et se contenter de soutenir la liste du parti allié”, indiquait Paul Éric Kingue. À ce titre, le président du MPCN a formulé le vœu de déposer les listes dans tout le Moungo, au regard de son implantation dans ce département. Ce que les cadres du MRC ont rejeté à bloc. Se sentant outré et trahi, Paul Éric Kingue va tourner le dos à cette fameuse alliance pour laquelle il a passé neuf mois en prison, non sans inviter les siens à un déploiement sans précédent sur le terrain. Lui qui fut le directeur de campagne du Pr Maurice Kamto à la présidentielle du 07 octobre 2018.
Marcel Ndi