Le Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN) de Paul Eric Kingué, dans un communiqué, exige au Conseil Electoral d’Elecam de proroger de 15 jours le délai de constitution et de dépôt des dossiers de ses candidats. Une requête plus insolite que réaliste.
« Le MPCN exige qu’un délai de 15 jours supplémentaires, soit accordé pour permettre à tous les partis d’opposition en général et au MPCN en particulier, de mieux apprêter leurs dossiers de candidature. » une exigence qui est consécutive à celle posée par le président du PCRN Cabral Libii. Une exigence dont les demandeurs savent très bien qu’elle n’aura aucune suite auprès du Conseil électoral d’Elecam. Pour des raisons qu’ils connaissent pertinemment.
Qu’est ce qui pourrait expliquer cette attitude de naïveté politique ?
De toute évidence, il est clair que l’essentiel de ces partis politiques calquent leur agenda sur celle du MRC. Et dans cet ordre d’idée, ne sachant pas quelle sera la réaction du pouvoir en place à la suite de l’annonce du boycott des élections par le parti de Maurice Kamto, ils choisissent de rester entre deux fauteuils, en jouant la carte du dilatoire.
L’autre raison est la venue au Cameroun il y a quelques jours des patrons de trois organisations internationales importantes : l’organisation internationale de la francophonie (OIF), le Commonwealth et l’Union Africaine. Considérant que ce sont les trois principales organisations qui légitiment très souvent les élections camerounaises auprès de la communauté internationale. Cette présence de ces tris institutions au Cameroun au même moment n’augure pas des lendemains meilleurs pour la tenue des prochaines élections. On peut donc croire que les acteurs politiques qui jouent à ce jeu de dilatoire et de revendications dont ils savent très bien qu’il n’en sortira rien, créent juste des paravents pour que le moment venu, ils gardent une certaine légitimité auprès de leurs électeurs.
Par ailleurs, les raisons avancées par le MPCN sont d’une légèreté déconcertante. « Le MPCN qui a investi des candidats entend profiter e ce délai, pour élargir sa sphère d’investiture pour une meilleure participation de ses candidats aux futures élections ». Des déclarations qui se suivent de menaces claires « le MPCN et son président national Paul Eric Kingue interpellent la communauté internationale à veiller au respect par le gouvernement des conditions optimales pour un bon déroulement du scrutin, faute de quoi il se retirerait de ces compétitions annoncées. » Une véritable fuite en avant.
Stéphane NZESSEU