L’ancien journaliste et Homme d’affaires Hamed BAKAYOKO se voit désormais à la tête de la Côte d’ivoire.
Hamed Bakayoko entre véritablement en politique comme acteur en Mars 2003. C’est à la suite de la signature des accords de Marcoussis. Lui qui est très proche de Guillaume Soro va bénéficier de son soutien pour entrer dans le gouvernement de coalition imposé Laurent GBAGBO. Hamed Bakayoko occupe la fonction de ministre des Nouvelles Technologies, de l’Information et de la Communication (NTIC). De 2003 à 2011 il va occuper ce poste et apprendre à maîtriser les rouages du pouvoir de l’intérieur. En 2011, quand Ouattara réussi à faire arrêter Gbagbo, il va demander à Hamed Bakayoko d’assurer sa garde personnelle.
Il faut dire qu’il connaît Ouattara depuis qu’il est Premier Ministre de Ouphouet Boigny dans les années 90. A cette époque il vient de quitter le Mouvement des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire (MEECI) et il créé un mouvement de jeunes pour soutenir le Président Ouphouet. Dans la foulée, il créé le journal LE PATRIOTE qui sera à la solde du vieux président. Mais le vieux n’est pas sensible aux appels de pied de Hamed BAKAYOKO. C’est alors que « Hambak » comme les ivoiriens l’appelle, va mettre son média au service du Premier Ministre Ouattara. Entre temps, Bédié devient Chef de l’Etat et dans la lutte qui l’opposera à Ouattara, le journal de Bakayoko servira de pistolet pour le camp Ouattara. Le Président Bédié va envoyer Hamed Bakayoko à la MACA pour un séjour de quatre mois et seize jours. Au sortir de là, il va être récompensé par l’épouse de Ouattara qui va investir dans ses projets de média. Il va créer Radio Nostalgie et même le Groupe de média Nostalgie Afrique.
Quand son parrain prend le pouvoir en 2011, il est fait ministre de l’intérieur, puis en 2017, il prend le poste de ministre de la défense. Mais déjà, il est en opposition avec GON Coulibaly qui semble le plus choyé de Ouattara. Et lorsque le parrain annonce qu’il ne sera plus candidat, BAKAYOKO se voyait déjà à Yamoussoukro. Et il ne fallait pas que GON COULIBALY constitue un obstacle. Avec cette nomination, « Hambak » est beaucoup plus proche du sésame. Ce d’autant plus qu’il s’est durement préparé pour la fonction. En prélude à son accession à la magistrature suprême, BAKAYOKO s’est fait porter de force à la tête de la Grande loge franc maçonnique de Côte d’Ivoire. Le prochain défi sera de convaincre Ouattara de faire de lui son candidat. Or, Ouattara ne veut pas de lui à cette fonction parce qu’il ne sera pas la marionnette que le parrain souhaite avoir pour diriger par procuration. Le jeu reste ouvert.
Stéphane NZESSEU