Les comptes des pays membres du Fonds monétaire international (FMI) notamment ceux de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) sont crédités depuis le lundi 23 août dernier, des droits de tirages spéciaux (DTS) nouvellement émis. Evaluée à 650 milliards de dollars, cette enveloppe est la plus élevée de l’histoire de l'institution de Bretton Woods.
Les pays membres de la CEMAC s’en sortent respectivement avec 393 millions de dollars (220 milliards de F) pour le Cameroun ; 293 millions de dollars pour le Gabon ; 214 millions de dollars pour la Guinée-Equatoriale ; 190 millions de dollars pour le Tchad et 151 millions de dollars pour la RCA. Toutefois, ces ressources pourraient être réévaluées avec le programme de réallocation des pays du G7, apprend-on.
Indiquons que les DTS sont alloués aux pays membres au prorata de leur quote part au FMI. Sur les 650 milliards de dollars, 118 milliards de dollars (83 milliards de DTS) reviennent aux Etats-Unis et 43 milliards à la Chine. Seuls 33 milliards de Dollars reviendront aux pays africains dont 4,3 mrds$ en Afrique du Sud et 3,5 mrds$ au Nigéria. L’Égypte et ses 2,9 mrds$ (45,6 milliards de livres égyptiennes) occupent la troisième position dans cette région.
De ces enveloppes, un constat se dégage, les pays de la CEMAC ne figurent pas parmi les plus gros bénéficiaires. Tout au moins, il faut reconnaître que cette nouvelle allocation de DTS permettrait d’augmenter les avoirs officiels de réserve des pays de la sous-région de 1,445 milliard de dollars.
Selon les chiffres les plus récents, le taux de croissance communautaire dans la zone CEMAC au cours de l’année 2020 s’est situé à -1,7% contre 2,5% en 2019. Une récession imputable à la crise sanitaire du coronavirus dont l’impact s’est fait ressentir sur les économies. Pour 2021, la CEMAC projette une croissance à 1,3% contre et 2,7% en 2022. Pour y parvenir, il faudra investir massivement pour enrayer la pauvreté causée par la crise. Les facilités octroyées par le FMI devraient donc permettre aux Etats de compléter leurs réserves de change des pays et réduisant leur dépendance à l’égard d’une dette intérieure ou extérieure plus chère. « Les pays peuvent utiliser l’espace offert par l’allocation des DTS pour soutenir leurs économies et intensifier leur lutte contre la crise » recommande Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI
Innocent D H