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« Allez-vous vous joindre à la grande marche citoyenne du 1er juin ? Ou allez-vous nous rédiger une missive d’encouragement ? », Adresse-t-il le jeune analyste politique.

 

Mr. Libii, serez-vous des nôtres ?


DANS TROIS JOURS, LE CAMEROUN MARCHERA

 

Je ne suis pas le porte-parole du MRC. Je suis avant tout un jeune Camerounais libre de ses pensées, qui s’adresse à un autre jeune Camerounais libre des siennes, convaincu qu’en dépit de nos chapelles politiques différentes, nous aspirons tous au même idéal : voir le Cameroun délivré du vol et du viol des libertés élémentaires.

 

Si j’utilise internet pour m’exprimer, c’est parce qu’il est devenu l’outil d’influence premier en ce siècle, loin devant la radio et la télévision. Le mouvement des Gilets Jaunes en France qui avait connu un pic de mobilisation le 17 novembre 2018 avec plus d’1 millions de manifestants, ne fut-il pas lancé sur réseau social en octobre ? Le président de la plus grande économie de marché du monde avec 20 000 milliards de dollars (USA) communique quasi exclusivement par ce canal. Même Rihanna, une femme aux principes souvent discutables, a initié avec succès, une rencontre sur avec Emmanuel Macron via son compte.

 

Et Paul Biya, dont les partisans nous accusaient longtemps d’être des « activistes du web » semble lui-même avoir découvert les vertus de Facebook et Twitter.

Vous me pardonnerez donc mon manque de formalisme, mais l’urgence de l’heure - où l’urgence de la pensée - nous appelle à prioriser l’efficacité avant la cosmétique. Le Cameroun saigne, notre peuple se meurt. Et tant que nous ne sommes pas assez nombreux et unis pour cette cause que nous partageons pourtant, nous demeurerons écrasés par cette oligarchie qui abuse de la force policière dont elle dispose pour entretenir la peur et l’intimidation.

 

Vous étiez en Allemagne, en France, en Italie, aux Etats-Unis ... vous avez pu constater que les animaux là-bas ont des rayons entiers dans les supermarchés. Au Cameroun, les humains sont empilés par dizaines dans des toilettes nommées cellules, privés de lumière et de soins corporels. Nous sommes traités plus bas que terre par un régime qui se qualifie d’ « Etat de droit » sans rire lui-même de sa plaisanterie.

 

Quand un bébé n’est pas fusillé sur le dos de sa mère, il est cueilli à froid dans son berceau. Quand des jeunes femmes ne sont pas violées et traînées dans la boue à Yaoundé, on leur tire dans les jambes à Douala. L’horreur est devenue banale au pays de Douala Manga Bell. Les criminels sont devenus les justiciers. Ceux qui sont à l’origine de vos larmes inoubliables après le fiasco de la CAN retirée, sont eux qui aujourd’hui, prononcent les verdicts au tribunal.

 

Monsieur Matomba - si tant est que la réponse est de lui -, m’a reproché de m’être adressé à lui à la 3eme personne dans mon invitation d’il y a 24 heures. Alors, je m’adresse à vous en ligne droite : « Allez-vous vous joindre à la grande marche citoyenne du 1er juin? Ou allez-vous nous rédiger une missive d’encouragement ?

 

J’aurais aussi pu écrire en privé, mais vos militants ainsi que ceux du MRC et des autres formations auraient été trop pris de court par l’effet de surprise d’un ralliement éventuel. Alors je m’exprime solennellement ici parce que c’est le meilleur moyen d’en informer tout le monde. Je ne vois pas en cette marche la marche d’un parti politique, mais l’indignation collective du peuple qui en a marre de se faire animaliser. Vos larmes furent à jamais le témoin que la CAN, le NOSO, les braquages au gré à gré pour nos autoroutes virtuelles, ne sont pas la douleur exclusive d’un parti donné.

 

Il est facile dans un régime dictatorial de savoir qu’on est du bon côté de l’histoire : il suffit d’être sans cesse la victime de la répression de ce régime.

 

Claude Wilfried Ekanga Ekanga 
(Si vous aussi êtes farouchement opposé au RDPC et à Paul Biya, alors vous êtes du bon côté de l’histoire)

 

Published in Tribune Libre

«  Il m’a été signalé l’interpellation qui m’a été faite sur Internet par Monsieur Claude Wilfried EKANGA EKANGA, en ces termes et les majuscules sont d’origine.

 

« L’homme politique de l’année SERGE ESPOIR MATOMBA SE JOINDRA T-IL AUX MARCHES ? ». Je devrais participer à ces marches pour les raisons suivantes. Je cite « Il a été élu homme politique de l’année par ses pairs. Il est donc certainement soucieux de l’avènement d’une politique citoyenne potable dans notre pays. Il est forcément aussi meurtri que nous devant l’arnaque démocratique et la scène de crime géante que le Cameroun est devenu».

 

Tout ceci est suivi de quelques leçons de science politique j’imagine, ou peut-être de morale, dont voici quelques extraits. 
- Avoir bonne réputation dans un régime violent qui gouverne par la peur, ce n’est pas forcément une consécration.
- Ne soyez pas de ceux qui regretteront de n’avoir pas pris les bonnes décisions, quand la pluie aura cessé.

 

Vaille que Vaille Monsieur Ekanga Ekanga avance les griefs qui devraient faire se lever « l’homme politique de l’année » : 
- le geyser de sang du NOSO, 
- la perte de la CAN, 
- le mort de Muyuka, 
- les autoroutes et les stades inachevés. 

 

Pour tout ceci et pour le reste que je n’ai pas cité, un « homme politique de l’année » digne de ce nom obéit à l’appel du MRC et descend avec ses troupes dans la rue, ou pour le moins envoie un mot de soutien au parti qui organise les marches.

 

Je pourrais m’offusquer de la méthode. Mais si je suis l’#homme_politique_de_l_année, c’est peut-être aussi parce que je sais me maîtriser, rester calme et savoir que la passion ne fait pas toujours bon ménage avec la raison, surtout dans le combat politique. Je ne sais pas si cet homme est porte parole du MRC, et qu’il a été mandaté pour interpeller avec cette méthode, le premier secrétaire d’un parti politique. Si le NET est l’outil exponentiel de communication de certains, il reste une jungle inextricable où le meilleur côtoie malheureusement le pire. Comment être certain que cette interpellation vient de cet interpellateur et même du parti dont on se revendique. 

 

Quant à la forme, cet appel est à la troisième personne, un mode épistolaire très méprisant pour le destinataire que l’on ne prend même pas la peine de regarder en face. « Il a été élu homme politique de l’année par ses pairs. Il est donc certainement soucieux de l’avènement d’une politique citoyenne potable dans notre pays. Il est forcément aussi meurtri que nous devant l’arnaque démocratique et la scène de crime géante que le Cameroun est devenu ».

 

Et tout le texte est du même tonneau, certainement tourné vers un groupe, un fan club, à défaut de s’adresser à moi. 
Je déplore très sincèrement et condamne très fermement cette nouvelle méthode que d’aucuns affectionnent et si Internet est un outil merveilleux, sachons qu’il reste les formes traditionnelles qui font encore loi dans certaines circonstances. Evidemment, je ne tiens aucun compte de cet appel cavalier. Je laisse à mes collaborateurs le soin d’y répondre s’ils le jugent nécessaire et j’exigerai qu’ils y mettent la forme adéquate. Mais je n’irais pas au bout de ma logique et de ma fonction de chef politique, si je ne contribuais pas à assainir certaines choses.

 

Un parti politique qui se veut rassembleur y met la méthode. Pour une action à laquelle on aimerait associer les autres partis, le leader – et le leader seul – a vocation à joindre ses homologues et ensemble, ils conviennent des modalités et de la stratégie. Par contre, un parti a tout a fait le droit de faire cavalier seul. Alors, on imagine pas qu’il envoie un de ses membres interpeller les responsables des autres partis sur ce que d’aucuns ont élu comme « outil de communication de l’année », sans que l’on puisse en authentifier l’auteur.

 

Je me permettrai quand même, dussé-je m’y forcer, de rappeler à ce Monsieur en supposant que c’est bien de lui ce texte et que ce n’est pas un fake, que j’ai marché, je marche et je marcherai… J’ai manifesté, je manifeste et je manifesterai avec mes équipes et sur nos orientations, pour notre pays. Quand je penserais à y associer les partis frères ou amis, j’y mettrais la méthode. Je marcherai pour le peuple, contre la salle guerre dans laquelle mon peuple se meurt, contre la mauvaise gouvernance. 

 

Un petit rappel s’impose. Nous avons marché pour les martyrs de 2008 ; le chef de parti et chef d’entreprise que je suis, a mené une grève de la faim contre les accords de partenariat économique qu’il trouvait inappropriés ; nous avons marché et lutté contre le choléra et d’autres calamités. Après les dernières élections, j’ai appelé moi-même tous les partis politiques pour que nous portions d’une seule voix les revendications sur lesquelles nous nous serions entendus par rapport au code électoral. Peut-être ne le sait-on pas à un certain niveau de responsabilité, mais nous menons des transactions pour la refonte de ce code électoral avec toutes les forces vives de la nation et avec l’appui des organismes internationaux, dont les Nations unies.

 

Conscients du drame qui se joue au NOSO, nous travaillons à notre rythme et avec nos méthodes. Nous avons fait des propositions concrètes à ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui et nous attendons leurs réactions avant de poursuivre sur ce sujet. Nous avons présenté un mémorandum pour une solution définitive. Que l’on me permette d’arrêter ici cette mise au point.

 

Je commets le vœu que les partis frères mettent de l’ordre dans leurs rangs. Que les porte-paroles soient identifiés avec les axes sur lesquels ils sont pertinents. Que des interpellations aussi cavalières soient épargnées aux responsables politiques. Que les partis mettent fin à la cacophonie inter nautique ou dénoncent les électrons libres qui sont loin, ô bien loin, de rendre service à quiconque, surtout pas à ceux pour qui ils pensent intervenir. Pour ma part, que mes homologues des partis se rassurent : ils ne risquent pas de se voir interpellés sur la toile. J’y ai toujours veillé personnellement. »

 

Serge Espoir MATOMBA PSN PURS

 

Published in Tribune Libre

Un appel à la responsabilité de la jeunesse : « Garde tes chaussures propres, même dans la poussière », « Ne te laisse jamais corrompre » 

 

De temps en temps, j’entends aussi dire à mon sujet : « Meon et Momo étaient comme toi avant. Ils critiquaient le régime, et aujourd'hui, pour de l’argent, ils se sont alliés à lui. » 

 

Il y a juste un petit problème :

Je ne suis ni Meon, ni Messanga Nyamding, ni Maître Momo. Ce sont d’éminentes personnalités de la République et je suis loin d’être aussi intelligent que ces braves gens. Je suis moi, et rien que moi-même. C’est-à-dire Claude Wilfried Ekanga, un fou dont le propre père est un élu RDPC, mais qui s’en fiche royalement car la politique nouvelle, celle dont a besoin le Cameroun, ce n’est pas celle-là 

La politique nouvelle, celle dont a besoin le Cameroun, ce n’est pas le clanisme, ce n’est pas la tribu. Ce n’est pas le Famla ou le Kongossa. C’est la conviction

J’ai beaucoup d’amis au RDPC. On s’en va même plusieurs fois manger le porc-épic ensemble au tournedos du sous-quartier. Si j’ai des soucis d’argent, ils peuvent volontiers me donner un coup de main. De camerounais à Camerounais, d’humain a humain, ça ne pose pas le moindre problème. Le seul argent que vous devez refuser, c’est celui qui, pour des raisons politiques, vous amène (ou vous oblige) à trahir vos propres idéaux. 

 

Et donc à trahir ceux qui croient en vous. 

Je ne suis pas parfait, je ne fais pas tout bien, j’ai de nombreux défauts. Mais ni plus ni moins que vous. A ce niveau, nous sommes totalement égaux vous et moi, avec chacun nos anges et nos démons. C’est pourquoi je ne juge personne et que je ne laisse personne me juger.

Par contre dans l’espace public, c’est différent. Dans ce domaine, je peux au moins affirmer que je suis incorruptible à 100%.  Et pour ceux qui disent : « L’argent de la sardine paternelle t’a quand même nourri et envoyé en Europe », je vous invite à aller voir le principal concerné. S’il est honnête (contrairement à Paul Biya), il vous dira que je n’ai jamais eu besoin d’un seul de ses centimes pour quoique ce soit (scolarisation, nutrition, voyage ...). 

Et quand bien même cela aurait été le cas, ce ne serait en rien un crime, vu qu’aucun enfant n’est responsable des positions de ses parents. Nos parents naissent avant, pas après nous. De plus, s’occuper de la progéniture est un devoir légal pour les géniteurs.

D'ailleurs, il est plutôt louable de voir quelqu'un qui aurait pu vendre son âme aux intérêts matériels, garder au contraire sa liberté d’esprit. Retenez aujourd'hui ce proverbe : « La grandeur d’un Tontinard se mesure à sa capacité à préserver la tontine dans une mer de sardines ».

Autrement dit, la valeur d’un camerounais porteur d’avenir s’estime par sa faculté à préserver son intégrité alors qu’il y avait autour de lui, 1000 possibilités d’être corrompu. Dans un pays comme le Cameroun où le secteur privé se meurt et où la fonction publique devient l’Eldorado de tous. Les hommes intègres sont devenus plus rares que de la neige à Douala. 

Tout dépend des raisons qui poussent un individu à critiquer le système de choses dans lequel il vit. Si vous voyez quelqu'un retourner sa veste, alors sachez que c’est vous qui vous étiez trompés dès le départ. Car si ma finalité est de voir le Cameroun sortir de la crevasse, je ne serai jamais satisfait, quoiqu'il arrive, tant qu’il restera dans la crevasse. Par contre si je m’agite publiquement dans le seul but d’améliorer mes conditions de vie, il me suffira d’une promotion ou d’intégrer le même système pour devenir du jour au lendemain, méconnaissable.

En gros, personne ne retourne sa veste. C’est nous qui se savons parfois pas saisir les intentions réelles des uns et des autres dès le commencement.

Je te recommande donc à toi aussi de toujours garder tes chaussures propres, même en pleine poussière. Car crois-moi, on est plus heureux dans une vie modeste mais libre, que dans une vie de luxe au prix de l’esclavage mental. 

 

 

Published in Education






Sunday, 05 June 2022 11:01