Selon Cameroon Tribune, quelque quinze ex-employés qui, par la même occasion, saluaient le cortège du membre du gouvernement, ont brandi des plaques sur lesquelles on pouvait lire : « Nous réclamons le paiement de nos droits ».
Sur le site principal de l’ex-entreprise, c’est un décor peu reluisant : « un bâtiment administratif presque enfoui dans les buissons. Ensuite, des ruines, des ferrailles. D’énormes structures métalliques aux allures décharnées se dressent péniblement dans la broussaille. La nature a repris ses droits sur ce site qui grouillait d’activité il y a plus de 30 ans », décrit le journal.
Selon Maurice Batiek, ex-délégué du personnel, après la fermeture de l’entreprise suite à deux explosions de ses installations, plusieurs acquéreurs se sont présentés mais aucun n’est parvenu à ressusciter la structure. « La première liquidation a eu lieu en 1986, année au cours de laquelle une société indonésienne avait repris les installations. Une crise survenue dans l’entreprise indonésienne a amené celle-ci à abandonner le projet après 6 ans de fonctionnement », se souvient Maurice Batiek.
« La société française de négoce engagée par la suite pour retrouver un repreneur a bataillé sans succès jusqu’en 2003. Le projet Edéa Technopole qui visait l’installation de plusieurs unités industrielles sur le site s’est également soldé par l’échec », a-t-il conclu au micro de nos confrères.
L’espoir renaît quelques années plus tard avec la mise en place d’une commission interministérielle ayant pour mission d’évaluer les installations pour vendre la ferraille évaluée à près de 5 milliards de F, selon notre source. « Cet argent devait permettre de payer le reste des droits des employés puisque l’Etat avait déjà réglé 10% », a expliqué Maurice Batiek.
Ce nouvel espoir s’est lui aussi évanoui. Le gouvernement avait estimé que les normes de la procédure de passation du marché n’avaient pas été respectées. En attendant, l’usine continue d’être pillée au grand dam des ex-employés, qui ont récemment saisi le Premier ministre et le Minmidt.
« Nous espérons que la visite du ministre va permettre de stopper le démantèlement de l’usine et d’accélérer la procédure de vente des ferrailles pour le paiement de nos 850 millions de droits », espère Maurice Batiek.
Otric N.