Le gouvernement du Cameroun a créé en 2001 et 2005 les parcs nationaux de Lobeke, Boumba-Bek et Nki dans la région de L'Est. Le décret de création de ces aires protégées prévoyait déjà la négociation d'accords entre les services de conservation et les populations riveraines. « Comme vous le savez certainement, ces parcs nationaux sont parmi les plus emblématiques du système des aires protégées au Cameroun, car ils couvrent un massif forestier avoisinant 765.471 ha.» indique le Minfof Jules Doret Ndongo. Selon lui, ce grand massif renferme une importante biodiversité aussi faunique que floristique ainsi qu'un potentiel éco touristique d'envergure. L'autre particularité de ce massif réside sur l'hétérogénéité de ses populations riveraines et de leurs cultures.
En effet, les droits des communautés sont effectivement pris en compte; et ces communautés participent pleinement au processus d'aménagement de ces aires protégées comme cela est préconisé par leurs décrets de création. Ce faisant, l'association Sanguia Baka Buma'a Kpode riveraine aux parcs nationaux de Boumba-Bek, de Lobeke et une partie de Nki ont répondu de fort belle manière à une haute interpellation du chef de l'État Paul Biya qui disait « (...) nos concitoyens souhaitent participer davantage à la gestion de leurs affaires, notamment au niveau locale ».
Après le classement en parcs nationaux de Lobeke et Boumba Bek, les communautés Bakas ont sollicité de jouir pleinement de leurs droits ancestraux. C'est pourquoi, avec l'appui des organisations de la société civile, elles ont entrepris dès 2006 des démarches en vue de nouer une collaboration formelle avec les services de conservation des deux parcs nationaux. L'objectif poursuivi était alors de faciliter leur accès au sein des parcs, pour leur permettre de mener à bien leurs activités traditionnelles, et d'obtenir une meilleure prise en compte de leurs spécificités dans le processus d'aménagement desdits parcs nationaux.
Pour cela, ces communautés ont procédé successivement, à la réalisation des études des cartes des espaces ressources des Bakas ; à leurs formations et autres sessions de concertations et de négociations avec les administrations locales. Toutes ces initiatives ont abouti en août 2018, à l'adoption de 02 projets de protocoles d'accord entre les communautés Bakas et les services de conservation des parcs nationaux de Lobeke et Boumba Bek.
Selon Michel N. Ndodjié, « tous ces documents a été soumis au Minfof. Ce dernier a dépêché une mission de vérification sur le terrain. Le rapport de ladite mission fait état du rôle fondamental de la communauté Baka dans l'aménagement et la gestion durable de ces aires protégées. Il indique également que certains membres de ladite communauté sont employés dans ces aires » indique-t-il.
L'organisation d'une cérémonie solennelle de signature de cet instrument juridique de collaboration à Bertoua, présidée par le Minfof Jules Doret Ndongo en présence du ministre des affaires sociales et le représentant du Minepded est un signal fort du gouvernement à l'endroit des partenaires. Parmi lesquels (WWF) pour son double rôle dans l'encadrement de cette population Baka et de facilitateur du processus qui aboutit ce jour. Le ministre Jules Doret Ndongo a exhorté l'ensemble des parties prenantes, notamment les administrations publiques et les autres concernés à jouer pleinement son rôle, en vue d'assurer plein succès à la mise en œuvre de ce mémorandum d'entente.
Bossis Ebo'o