La plus grande ville de Guinée équatoriale, Bata, poumon économique de ce pays pétrolier d'Afrique centrale, est privée d'eau courante depuis plusieurs semaines, ont affirmé samedi dernier, plusieurs de ses habitants.
« Cela fait déjà trois semaines que nous vivons sans eau courante », a indiqué Teodoro Nguema, résident de Bata, joint au téléphone par l’Agence France Presse.
« Nous sommes contraints d’acheter de l’eau à ceux qui disposent de citernes pour nos besoins quotidiens », dénonce un autre ses habitants, Hernestina Oyana, également contactée par téléphone.
Le Premier ministre équato-guinéen Francisco Pascual Obama Asue a promis samedi que l’eau courante allait être rétablie dans les jours à venir : « L’entreprise responsable de l’eau procède aux ajustements techniques, je vous demande d’être patients » a-t-il déclaré à la télévision d’Etat même s’il n’a pas précisé la raison de cette coupure.
Coupures régulières
La ville avait aussi été plongée dans le noir quelques jours après le début de la coupure d’eau. L’électricité avait toutefois été rétablie deux jours après. Cela n’empêche que les 800 000 habitants de la capitale économique, située sur la partie continentale du pays, font régulièrement face à ces coupures d’électricité.
En rappel, grâce à son pétrole, la Guinée Equatoriale est devenue l’un des pays les plus riches du continent africain, même si une grande partie de sa population vit encore dans la pauvreté. En 2015, La nation dirigée par Théodoro Obinag Nguema Basogo a produit 425 GWh d’électricité, ce qui lui aurait permis de s’appuyer sur son potentiel hydroélectrique, pour satisfaire les futurs besoins électriques de sa population, malheureusement, cela ne semble pas être le cas.
Le secteur de l'énergie est dominé par le pétrole et du gaz naturel dans ce pays. L’accès à l’électricité, problématique majeure sur le continent africain, a progressé au cours des dernières années (taux d’électrification de 68% il y’a deux ans, contre 27M quelques années plus tôt, selon (Energy Information Administration) qui délivre les principales données relatives à l’énergie.
La Guinée Equatoriale a fortement souffert de la chute des cours du pétrole, le PIB national reposant à plus de 60% sur le pétrole et le gaz (qui comptent pour 80% des rentrées fiscales de la Guinée équatoriale) selon les dernières données du FMI.
Le pays est un membre de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEC) et tire la majorité de ses revenus de l'exportation de pétrole.
Nicole Ricci Minyem