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Quatre personnes seraient décédés suites à des affrontements violents qui ont opposé populations Bamilékés et anglophones le mercredi 08 septembre à Tonga, un village situé dans le département du Ndé, région de l'ouest Cameroun. On apprend également que la brigade de gendarmerie de Tonga a été incendiée et le Commandant brutalisé.

Une affaire de vol serait à l’origine des affrontements violents entre les populations Bamilékés et les anglophones qui ont fui la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest pour s’installer dans l’ouest du pays, selon le préfet du département du Ndé, Ewango Budu.

« Le conflit est parti du meurtre d’un jeune Bamiléké par des anglophones pour une affaire de vol. La tension est montée à Tonga lorsque les Bamilékés ont décidé de venger leur fils tué par des anglophones », a indiqué le préfet cité par des médias.

L’incident remonte à dimanche 05 septembre lorsqu’une dispute entre des anglophones et un indigène de Bitchoua, un village de la commune de Bangangté, dans le département du Ndé va virer au drame. Ce dernier va succomber à des blessures reçues pendant ladite dispute.

Informée de l'incident, la populations autochtone en colère va prendre d'assaut les locaux de la brigade de gendarmerie de Tonga, ou le présumé assassin était en garde à vue pour se faire justice. Elle va par ailleurs brutaliser le Commandant de cette unité de gendarmerie avant de mettre le feu partout.

D’après les confrères de Cameroon News Agency, plutôt dans la journée de mercredi, la population serait descendue dans les rues, forçant les commerçants à fermer leurs boutiques avant d'exprimer leur colère. La présence des autorités locales ainsi que celle des forces de maintien de l’ordre venus calmer les tensions n’a rien changée à la situation. Ces derniers ont également été brutalisés tel qu’indiqué par le préfet du département, lui aussi victime.

Bilan de ces violences, 04 morts et plusieurs blessés. Il a fallu du temps pour que les forces de l’ordre qui ont été rejoint par des renforts puisse rétablir complétement l’ordre.

Les violences intercommunautaires sont fréquentes au Cameroun, surtout dans la partie nord du pays. Ils opposent principalement éleveurs nomades arabes aux cultivateurs autochtones sédentaires qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.

En août dernier, des affrontements entre éleveurs arabes Choa et pêcheurs Mousgoum avaient causé la mort d'au moins 32 personnes et 74 blessés dans le Logone Birni.

 

Ariane Foguem

Published in Faits divers

La romancière Calixthe Beyala demande de faire attention avec le degré d’ethnicisation dorénavant donné à tous les problèmes au Cameroun.

 

Pour Calixthe Beyala, c’est pas un fait anodin ou à prendre à la légère. Il y a un danger qui subtilement s’implante dans les problèmes qui naissent au Cameroun. L’écrivaine avait déjà réagi après une sortie de l’artiste Letis Diva dans laquelle, celle-ci demandait aux Bamilékés à prendre des mesures radicales contre tous ses confrères tribalistes. Il convient de noter que cette dernière aussi réagissait à la déclaration de Coco Argentée qui a indiqué que le présentateur de l’émission Cameroon Feeling diffusé sur la Crtv Eric Christian Nya reçoit plus des invités Bamilékés.

Pour l’écrivaine Calixthe Beyala, il faut faire attention. Les camerounais ne doivent pas se penser en fonction de leur ethnie, mais comme des citoyens du Cameroun. Pour elle, il faut donner la priorité à l’identité géographique.

Retrouvez ci-dessous la tribune de Calixthe Beyala

Cameroun : attention danger !

Je suis surprise par le degrés d'ethnicisation de tous les problèmes au Cameroun. Un X de unetelle tribu pose un acte grave, tous ceux de son ethnie trouvent normal de le défendre.

On n'est plus raison, attention, humaniste, intellectuel ou salopard, on semble être d'abord de l'ethnie dont nous sommes issus par hasard et assignés à rouler pour notre tribu.

Il me semble que de plus en plus d'enfants naissent et sont comme moi des morcellements génétiques de plusieurs tribus du Cameroun. Que fait-on d'eux ? Devrait-on les assigner génétiquement ? Culturellement ? Devrait-on créer une nouvelle tribu, celle du métissage ? A quel niveau commence-t-elle ? Ou s'arrête-t-elle? Lui inventera-t-on une langue ?

En ce qui me concerne, l'être humain appartient à une culture et non à une race. Encore moins à une tribu. Ainsi, un petit Douala, Bassa, Bamileke né à Paris est avant tout un titi Parisien ; il raisonne comme le parisien qu'il est, mange et réfléchit comme le parisien qu'il est. Je ne le considère pas comme un acculturé. Il peut aussi choisir de se rapprocher de ses cultures d'origine, mais il s'agit là d'un choix et non d'une obligation !

Aussi, pour sauver notre beau pays, le Cameroun, apprenons à réfléchir d'abord comme des camerounais et non comme des Beti ou des Bamileke ; dépassons ces mots ethniques qu'on nous accole et qui ne tiennent nullement compte de l'importance de la culture géographique. L'identité géographique des peuples domine l'identité raciale de nos jours, grâce à la mondialisation ou à cause d'elle.  Le petit Yaoundéen d'origine Bassa est plus Beti que le petit Beti qui est né et  qui a grandi à Douala

Je sais. Je suis le parfait produit des mixages ethniques, même si ma dominance culturelle est Eton, car j'ai été élevée par les Eton. Sauvons le Cameroun en condamnant avec la même force les déviances d'où qu'elles viennent et à aimer ceux qui portent haut les couleurs de notre beau pays d'où qu'ils viennent.

Published in Tribune Libre






Sunday, 05 June 2022 11:01