La nouvelle a été confirmée par un tweet de Albert Muchanga, commissaire de l'UA pour le Commerce et l'Industrie « C'est une étape historique ! L'accord de la Zone de libre Echange Continentale (Zlec) est entré en vigueur aujourd'hui. Nous célébrons le triomphe d'un engagement courageux, pragmatique et continental pour l'intégration économique ».
La phase opérationnelle sera lancée le 07 juillet prochain, lors d'un sommet de l'Union Africaine à Niamey au Niger, après finalisation d'instruments clés tels que les mécanismes d'arbitrage, la définition des règles d'origine des marchandises ou encore des mécanismes en vue de l’élimination d'obstacles tels que la corruption ou les mauvaises infrastructures.
L’Historique
Cinquante-deux membres de l'UA sur 55 ont signé l'accord portant création de la Zlec depuis mars 2018, avec l'exception notable de la première économie du continent, le Nigeria. Mais pour entrer en vigueur, il fallait que 22 membres la ratifient la notifient officiellement à l'organisation continentale. Ce seuil a été atteint le 29 avril, ouvrant ainsi la voie à une entrée en vigueur 30 jours plus tard, comme prévu dans les statuts de la Zone de libre Echange Continentale
Depuis le 29 avril, le Burkina Faso et le Zimbabwe ont déposé leurs instruments de ratification, portant le nombre de pays inclus dans la Zlec à 24, avec des poids-lourds du continent comme l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Kenya ou l'Ethiopie. D'autres pays ont entrepris une ratification, dont le Maroc.
Les Ambitions
La zone de libre-échange doit permettre l'élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant dès lors, le commerce au sein du continent. Cela va par ailleurs permettre aux pays africains de s'émanciper d'un système économique trop centré sur l'exploitation des matières premières.
L'UA estime en outre que la mise en œuvre de la Zlec va booster le niveau du commerce des pays africains de près de 60% d’ici 2020. Actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s'effectue avec d'autres pays du continent.
Si les 55 pays membres de l'UA signent le document, la Zlec va ouvrir l'accès à un marché de 1,2 milliard de personnes, pour un PIB cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars.
Ses défenseurs estiment qu'elle aidera à la diversification des économies africaines et à l'industrialisation du continent, tout en lui offrant une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l'extérieur.
Tout le monde ne partage pourtant pas cet optimisme. Les critiques du projet observent que la piètre qualité des infrastructures de transport et le manque de complémentarité entre les économies africaines sont un frein au développement du commerce intra-africain.
Nicole Ricci Minyem