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Ngameni François ne sait plus à quel saint se vouer. C’est en 2011 qu’il va aller dans un commissariat de Bafoussam se faire établir sa toute première CNI. Mais celle-ci aura quelques erreurs. Il repart vers ledit commissariat pour faire les rectifications. Malheureusement, 10 ans plus tard, il n’a plus jamais eu droit à sa carte. Voici son récit.

 

« Je me nomme à Ngameni François âge de 29 ans, sans emploi et titulaire d’un master II en comptabilité et fiscalité obtenu à l’université de Dschang. En 2011 je me suis rendu à la police judiciaire de Bafoussam pour la première fois de ma vie pour établir ma carte nationale d'identité, une fois établie, j'ai reçu en retour un récépissé valable pour trois mois.

À la délivrance de ma CNI je remarque que plusieurs erreurs y figurent à savoir :

- L'année de ma naissance est inexacte,

- Le nom de mon feu père qui est incorrect.

En Août 2012 je retourne à la PJ pour correction des erreurs constatées et depuis ce jour, jusqu'à présent ma CNI n'est plus jamais sortie.

 

Entre 2012-2013, chaque fois que je me suis rendu à la PJ pour retirer ma CNI je me suis vu opposé la même rengaine : « votre CNI n'est pas disponible, il faut patienter ». Entre 2013-2014 une fois de plus, la même rengaine au point où j'ai dû recouvrir le verso de mon récépissé de CNI d'un format de couleur blanche pour que l'on puisse à nouveau le proroger.

Entre 2014-2015 encore la même rengaine et mon récépissé a commencé à prendre de l'épaisseur à cause des formats que je colle chaque fois pour continuer à bénéficier de la prorogation. J'avais alors déjà été remarqué à la police judiciaire au point où, à mon arrivée, les OPJ secouaient à distance soit leurs têtes soit leurs doigts pour me signifier qu'il n’y a rien pour moi.

Entre octobre et novembre 2015 j'ai joué à la loterie américaine, puis en mai 2016, à la consultation des résultats, j'avais été sélectionné mais sans passeport le projet est mort. Il m'a été conseillé de me rendre à SACEL à Yaoundé pour qu'on me dise ce qui bloque l'établissement de l'original de ma CNI.

 

En 2016 je me rends donc à la SACEL à Yaoundé avec mon récépissé et je remplie un formulaire pour me faire identifier et après avoir patienté pendant des heures, un monsieur me reçoit dans son bureau et me fait comprendre qu'il ne retrouve aucune information me concernant dans la base de données et que je n'ai jamais fait une carte d'identité. Il me demande d'aller m'identifier de nouveau. J'ai beau montré mon récépissé de CNI mais le monsieur m'a certifié que lorsqu'il entre les informations dans la machine il reçoit en retour error440. Je lui fais comprendre qu'en Août 2012 je me suis rendu dans le commissariat où j'avais établi ma première CNI pour qu'on corrige les erreurs constatées et que là-bas l'original erroné de ma CNI avait été retenu contre un récépissé que je dispose jusqu'au moment où j'échange avec lui et le monsieur me fait comprendre que le récépissé en ma possession n'est pas valide et n'a jamais été enregistré et par conséquent il faut tout recommencer à zéro.

 

Je constitue les dossiers à nouveau et je me rends  au commissariat d'Odza la même année (2016) où j'établis une nouvelle CNI qui n'est malheureusement jamais sortie et entre temps les écritures sur le récépissé en ma possession ne sont plus lisibles, certaines lettres ayant complètement disparues; la police/gendarmerie me retient systématiquement lors des contrôles où je suis obligé de payer 1000f, 2000f, 3000f, 4000f parfois 5000f et ce, malgré toutes les explications du monde que je fournis. Voyager d'une ville à une autre est devenu pour moi un calvaire car il faut chaque fois, en plus de l'argent de transport, prévoir l'argent des hommes en tenue.

En 2018, las de toutes ces tracasseries, je refais une nouvelle CNI (celle de 2016 étant illisible et par conséquent IMPOSSIBLE de m'identifier) au commissariat de Dschang. En 2019, je n'ai toujours pas de CNI et un OPJ me conseille d'appeler le 1550 pour savoir ce qui bloque l'établissement de l'original de ma CNI, j'appelle et on me dit que mon dossier est bloqué pour double identité et par conséquent il faut reprendre la procédure et apporté les éléments de preuves...

 

En février 2020 je me suis rendu au commissariat de Penka-Michel avec les photocopies de mes diplômes ainsi que les photocopies des diplômes et d'acte de naissance de ma sœur jumelle question de prouver que je n'ai pas de double identité, jusqu'à présent je n'ai pas de CNI et je stresse tous les jours. Je n'ai qu'un seul acte de naissance, je n'ai jamais fait de « kumba », les originaux de mes diplômes peuvent certifier que je n'ai JAMAIS MAIS ALORS JAMAIS recouru au « FAUX ». Je ne comprends donc pas pourquoi 10 ans après, ma CNI n'est toujours pas délivrée.

J'ai déjà envoyé la photo de mon récépissé aux numéros WhatsApp CNPTI/DGSN et voici le message que je reçois en retour « Merci d'avoir contacté le Centre National de Production des Titres Identitaires, Votre demande a été prise en compte. Merci d'avoir contacté la DGSN CNPTI. Votre demande a été prise en compte », puis plusieurs mois après toujours rien et je me retrouve en train d'envoyer à nouveau la photo de mon récépissé pour recevoir le même message en retour. 2011-2021 : 10 ans, je n'ai pas de CNI. Certains commissariats refusent catégoriquement de proroger les récépissés qui ne sont pas établis par leurs services (ne me trouvant pas dans la ville où j'ai établi ma carte, j'ai plusieurs fois été obligé d'expédier mon récépissé à un proche pour qu'il se rende au commissariat aux fins de le proroger).

 

Je ne peux énumérer ici, toutes les tracasseries que je subis au quotidien, toutes les opportunités que j'ai ratées à cause de l'absence de ma CNI. Je me suis fait arnaquer plusieurs fois par des personnes qui m'ont pris de l'argent pour m'aider à délivrer ma CNI. Je ne sais plus à quel saint me vouer. JE LANCE DONC UN CRI DE DÉTRESSE à l'endroit des autorités en charge de l'identification dans mon pays et à l'endroit de toute personne pouvant me venir en aide dans ce sens.

Toute personne pouvant m'aider peut me contacter au numéro suivant 697928142. Je réside pour l'instant dans la ville de Yaoundé. Ça fait aujourd'hui 10ans que je marche avec les récépissés de CNI et le stress peut finir avec moi »

Ngameni François, Citoyen Camerounais en attente de sa Carte Nationale d'Identité depuis 10 ans.

 

 

Published in Société

Le Maire PCRN de la commune de Douala 5e vient de lancer une boutade via son compte Facebook. Le leader du parti de Cabral Libii laisse entrevoir la création par ses soins d’un autre parti politique dans les jours à venir. Un parti qui sera la suite des initiatives de l’histoire de « 11 millions de citoyens ».

 

C’est une vérité de La Palice, le Maire PCRN Joseph Espoir Biyong est au seuil de la porte du parti depuis ses déclarations incendiaires à la suite des élections sénatoriales de 2020.

On se souvient que le jeune magistrat municipal avait critiqué la décision prise par Cabral Libii de prendre part à ses élections sénatoriales, en affirmant que son parti aurait dû suivre le mot d’ordre de boycott lancé par le MRC et Maurice Kamto. Une position qui avait créé un tollé au sein de son mouvement politique. Depuis lors, Joseph Espoir BIONG surfe sur cette vague pour faire passer ses prises de positions au sein de l’opinion publique. Cette fois, c’est carrément sa démission qu’il annonce de manière subliminal.

On peut lire sur son compte officiel : « Tout une histoire ! Le moment venu, je vous la raconterai. En attendant, prions pour la naissance du quatrième et peut être dernier né de la famille. » Comme illustration, le maire met en relief les logos des différents mouvements et partis politiques par lesquels sont passés son leader, Cabral Libii pour aboutir au PCRN d’aujourd’hui.

Le premier de cette famille c’est bien le mouvement « 11 millions de citoyens ». Mouvement qui dans un premier temps consiste à encourager les jeunes camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, puis devient un mouvement civique qui porte la candidature de son leader pour la présidentielle de 2018. L’autre logo, c’est celui du parti UNIVERS qui sera le cheval politique qui va légaliser la candidature de Cabral Libii.

Ensuite, Joseph Espoir BIYONG ressuscite le logo de « Les citoyens », un parti politique mort-né, auquel le ministre Paul Atanga NJI n’a jamais permis de voir le jour. Et le dernier logo est bien celui de l’actuel étendard politique, celui du PCRN. De ce point de vue, on peut déduire que la famille « ONZE MILLIONS » a effectivement mis au monde trois instruments politiques, et Joseph Espoir BIYONG semble annoncer la venue au monde d’un quatrième, qui sera peut-être le dernier.

 

Stéphane NZESSEU

Published in Parti politiques






Sunday, 05 June 2022 11:01