Il a été reconduit à son poste de Directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). C’était lors de la 66ème session extraordinaire du comité des ministres qui s’est ouverte le 14 septembre 2020, à Dakar qui devait permettre la désignation du futur directeur général de cette structure.
Mohamed Moussa continuera donc de diriger l’Asecna. Candidat à sa propre succession, il remporte ainsi le poste avec 10 voix contre ses adversaires. Sur la ligne de départ pour diriger l’Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar, le Mauritanien Hassena Ould Ely ancien Directeur général de la Compagnie Mauritania Airlines international, qui a eu 3 voix. Il y avait aussi, le Centrafricain Théodore Jousso qui a obtenu 2 voix, ainsi que le camerounais Engelbert Zoa Etoundi qui s’en sort avec 3 voix. De sources bien renseignées, l’audition de ces candidats a été supervisée par le béninois Hervé Hehomey, suivi d’un vote à bulletin secret.
Il convient de mentionner que le Directeur général élu à la tête de l’Asecna dispose d’un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois. Créée le 12 décembre 1959, cette organisation compte 18 Etats membres dont 17 pays africains que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée équatoriale, le Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, les Îles Comores et la France.
Missions de l’Asecna
L’Agence pour la sécurité de la Navigation aérienne en Afrique a pour mission d’assurer la sûreté du transport dans l’espace aérien de ses Etats membres, à l’exception de la France, soit une zone de 16 100 000 km². Elle supervise 10 centres de contrôle régionaux, 57 tours de contrôle, 25 aéroports internationaux et 76 nationaux et régionaux. Elle est également chargée de la maintenance de l’ensemble des installations, le bureau de piste et d’information aéronautique, les services de sécurité incendie ou de prévisions météorologique.
Innocent D H
L’entreprise est sous la menace de plusieurs suspensions par des instances internationales. De plus, elle ne compte plus que deux aéronefs opérationnels, ploie sous les arriérés de salaires et ne parvient plus à régler certaines factures courantes.
Selon des informations du journal EcoMatin, la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) serait au bord de la faillite. La compagnie nationale de transport aérien traverse une grande zone de turbulences. Financièrement à l’agonie, elle n’arrive plus à éponger ses dettes et créances.
L’on apprend ainsi qu’il y a une dizaine de jours, SITA, entreprise chargée de l’hébergement du système de réservation et de gestion des enregistrements a menacé de la suspendre : pendant plus de 24 heures, aucun billet n’a été émis sur les réseaux domestique et régional de la compagnie. « Une première depuis le début des opérations de Camair-Co en mars 2011 », commente-t-on.
Cette menace a précédé celle de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA), qui réclamait 107 millions de FCFA d’arriérés sur les prestations à la société camerounaise. Ces retards de paiement n’étaient pas effectués jusqu’en fin septembre.
« Camair-Co accumule en tout cas les dettes un peu partout », indique le journal. Sans mentionner le montant exact des impayés, nos confrères soulignent que la compagnie est, par exemple, dans l’incapacité de payer les factures d’hôtel pour le personnel naviguant. C’est dire le niveau de déficit de liquidités auquel elle fait face.
La météo est d’autant plus contraignante pour l’Etoile du Cameroun que sa flotte aérienne serait considérablement réduite. La compagnie annonce officiellement détenir six appareils : un Boeing 767-300 ER, « Le Dja » avec une configuration de 30 places business et 180 places en classe économique ; deux Boeing 737-700 avec une configuration de 12 places business et 116 places en classe économique, utilisés en leasing au départ, et propriété de la compagnie depuis le 19 avril 2017 ; deux MA60, « The Mantung » et « Le Logone », avec une configuration de 45 places ; et un Q400 avec une configuration de 78 places.
Selon le journal qui cite des sources internes, elle ne dispose plus que deux avions opérationnels : un Q400 de 78 places et un MA60 de 48 places. «L’environnement du travail reste pour sa part délétère. Il plane sur Camair-Co un nouveau mot d’ordre de grève de la part des syndicalistes, surtout que le directeur général a refusé, récemment, de rencontrer les délégués du personnel, pour discuter de la situation peu reluisante des employés. Lesquels, selon leurs déclarations, accusent plusieurs mois d’arriérés de salaires s’élevant à plus d’un milliard de francs CFA.
Ils dénoncent également le top management de ne pas verser normalement les cotisations dues à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), et de n’avoir pas renouvelé leur assurance maladie suspendue depuis plusieurs mois par la compagnie Zénith.
Ces nouvelles révélations tombent après les grandes annonces des dirigeants de la compagnie à capitaux publics. Louis Georges Njipendi Kouotou et son équipe festoyaient récemment des résultats de la « Transahélienne », ligne desservant Maroua et Ngaoundéré à partir de l’aéroport de Garoua et qui avait enregistré quelque 2 000 passagers deux semaines après son lancement. Ils avançaient aussi un chiffre d’affaires en augmentation de 341 millions de FCFA à 937 millions de FCFA de mai à juillet 2019, soit une hausse de 150%. Des statistiques d’exploitation que certains en interne estiment avoir été « grossièrement surestimées ».
Otric N.