Au lendemain de l’annonce du recrutement de 2.000 enseignants du supérieur par le président de la République, Paul Biya, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo a éclairé l’opinion sur les modalités de cette opération.
Selon ce dernier, le recrutement se fait selon la procédure réglémentaire à savoir : l’ouverture des postes par les recteurs et les vice-chancelors des universités d’Etat conformément aux profils des candidats, chaque département propose au chef d’établissement, qui propose au recteur ou au vice-chancelor les profils des postes à pourvoir.
Ensuite, «les candidats peuvent donc déposer leurs dossiers auprès des universités concernées. Après le dépôt des dossiers, il y aura une session de l’assemblée des départements pour examiner les dossiers en fonction des mérites, des compétences, des besoins de l’établissement».
Les dossiers sont alors transmis, classés par ordre de mérite aux doyens ou bien aux chefs d’établissements, aux directeurs s’il s’agit d’une grande école. Il y a ensuite un conseil d’école qui réexamine les dossiers concernés. Enfin, ces dossiers sont transmis au recteur ou au vice-chancelor qui préside une commission consultative de recrutement des assistants.
Selon Jacques Fame Ndongo, «cette commission fait le même travail et enfin, la commission transmet au ministre de l’Enseignement Supérieur, la liste des enseignants éligibles au recrutement et le ministre de l’Enseignement Supérieur autorise autorise donc le recrutement des enseignants dans chaque université».
Il faut préciser que ce recrutement de 2000 enseignants du supérieur est étalé tel qu’il suit: 2019, 1000 enseignants titulaires du doctorat ou du PhD; 2020, 500 enseignants et 2021, 500 enseignants.
C’est le mardi 13 novembre 2018 que Paul Biya a ordonné le recrutement de 2000 enseignants du supérieur, après les revendications portées par ces derniers. Le 7 novembre dernier en effet, les enseignants d’universités d’Etat, titulaires du Doctorat Phd sont allés manifester devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Après avoir eu des altercations avec les vigiles dudit ministère, ils ont finalement été reçus par Jacques Fame Ndongo. A la sortie de cette audience, ils avaient déclaré n’avoir pas eu grand-chose de satisfaisant.
Rappelons par ailleurs, que les enseignants titulaires du Doctorat Phd par le passé, avaient adressé une correspondance au Chef de l’Etat en décembre 2017.
Le Pr Jacques Fame Ndongo a dit avoir accueilli cette décision du président de la République avec beaucoup de satisfaction. «Et naturellement, je ne suis pas le seul. C’est l’ensemble de la communauté universitaire camerounaise de l’intérieur et de la diaspora qui est satisfaite. Vous le savez, il (Paul Biya Ndlr) avait dit lors de sa prestation de serment, qu’il prendrait en compte les attentes, les aspirations, les insatisfactions et même les frustrations de la jeunesse. Et voilà que le Président de la République répond de manière adéquate aux attentes de la jeunesse universitaire et notamment les titulaires du doctorat ou du PhD qui attendaient depuis belle lurette cette bouffée d’oxygène», a-t-il déclaré.
Bon à savoir, au Cameroun, l’enseignant d’université porte une double casquette. Enseignant, il donne des cours dans sa spécialité, chercheur, il contribue à la progression des connaissances dans sa matière, publie des articles, participe à des colloques, dirige des mémoires de master et des thèses. Pour cela, il doit lui-même être titulaire au moins d’un doctorat (bac+8). Dans notre pays, le revenu moyen d’un enseignant d’université s’élève à 350 000 FCFA/mois en plus des primes et autres cours dans les universités et instituts privés.
Otric N.