Douze observateurs de l’Union africaine (UA) étaient présents au Cameroun le 7 octobre dernier dans le cadre du scrutin pour l’élection du prochain président de la République.
Arrivés deux semaines avant l’échéance, ces observateurs étaient constitués en deux équipes. La première composée de quatre membres de l’équipe centrale d’analystes de l’UA, et la seconde composée de huit observateurs à long terme (long-term’s observers – LTO).
La présence des observateurs de l’Union africaine au Cameroun avait pour but «d’évaluer globalement le processus électoral» et de s’assurer de sa conformité avec «la méthodologie d’observation des élections à long terme» de l’organisation panafricaine. Leur présence rentre dans la stratégie de cette organisation relative à la promotion de la démocratie et de construire un climat de confiance de l’opinion publique vis à vis du processus électoral.
«Je pense que l’Union Africaine peut être satisfaite de la manière dont les choses se sont déroulées. Donc on peut considérer que tout s’est bien passé. Et nous en sommes satisfaits», a déclaré Arthème Kwese, membre de la délégation de l’UA, au terme du scrutin.
Une position que ne partagent pas certains candidats en lice lors de ce scrutin. Dès le lendemain de l’échéance, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a fait une sortie insinuant qu’il était le vainqueur de la présidentielle 2018.
Dans la foulée, les autorités ont indiqué que M. Kamto se plaçait «hors-la-loi» par de telles déclarations, le Conseil constitutionnel étant le seul organe habilité à proclamer les résultats au Cameroun, au plus tard 15 jours après le vote. «C’est une imposture inacceptable. Il dit qu’il va aller jusqu’au bout? Il n’aura même pas le temps de commencer, on ne lui donnera même pas le temps de commencer, et personne ne va le suivre», a rétorqué le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Mardi, c’était au tour du candidat du parti Univers, Cabral Libii, de dénoncer «un scrutin scandaleux». «Le scrutin a été scandaleusement émaillé de grandes irrégularités avec parfois de graves atteintes à la personne physique dont certains de nos représentants ont été victimes. Dans plusieurs localités les votes multiples et les bourrages d’urnes étaient légion y compris le bureau de vote où a voté le Président de la République. Dans plusieurs pays Suisse, France, Algérie et autres, nos représentants n’ont pas eu accès aux bureaux de vote», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au siège de son parti à Yaoundé.
Ce mercredi, l’Union africain dont les observateurs ont apprécié le déroulement de la présidentielle 2018, s’est prononcé sur cette actualité post-électorale déjà très mouvementée. Le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki a appelé mercredi les acteurs politiques camerounais à la «plus grande retenue».
«Le président de la Commission souligne la nécessité pour tous les acteurs politiques de faire preuve de la plus grande retenue et de s'abstenir de toute déclaration ou action susceptible de générer des tensions. Toute réclamation liée au processus électoral doit être traitée dans le cadre des mécanismes juridiques existants», a indiqué la Commission de l'UA dans un communiqué.
Otric N.