Le régulateur camerounais des télécommunications vient de présenter ses perspectives, au rang desquelles elle envisage «notamment la mise en place des cadres de prospective pour préparer l’arrivée et le déploiement de la 5G», rapporte Investir au Cameroun.
Cependant, apprend-on, l’ART ne précise pas à quelle période pourrait intervenir l’arrivée de la 5G au Cameroun. Mais, elle explique qu’il s’agit d’abord de la volonté politique du gouvernement de faire du Cameroun une plaque tournante numérique pour la sous-région Afrique centrale, à travers la mise en place des infrastructures de télécommunications.
«Il y a lieu de souligner que l’augmentation de la demande de data induit la possibilité d’engager de nouveaux investissements», ajoute l’ART. Dans la prospective, l’ART compte utiliser des supports offerts par les infrastructures de transport de réseaux électriques à très haute tension, des infrastructures autoroutières et ferroviaires pour l’extension et les redondances des réseaux à fibre optique.
Enfin, indique le magazine économique, le régulateur compte adapter le cadre réglementaire à l’évolution des réseaux et services. Toutefois, les ambitions du régulateur camerounais contrastent avec l’état des lieux fait par la Banque mondiale dans une récente étude.
Cette dernière indique que le secteur de l’internet reste encore fortement en deçà de son potentiel au Cameroun. Car la densité d’accès mobile était de 4% (fin 2015) au-delà de la 3G (haut débit), contre 42% fin 2016, au niveau de la 2,5G. Le haut débit fixe, lui, est presque inexistant (0,6%) au moment où le taux de pénétration du haut débit mobile (au-delà de la 3G) au Sénégal est de 24%, 30% au Gabon, 40% en Côte d’Ivoire et près de 63% au Ghana.
Au Cameroun, Hootsuite et We are social révèlent que le nombre d’utilisateurs tournent autour de 6,10 millions de personnes (25% de la population). Un chiffre obtenu en croisant les statistiques de l’Internet World Stat, de l’International telecommunication union et de la CIA World fact book. Les Camerounais se connectent à internet majoritairement par téléphone, au détriment des desktops. Ce qui représente 74% du trafic web total.
Selon Chedjou Kamdem, spécialiste en community management, trois principaux facteurs justifient cette montée en puissance de l’internet mobile au Cameroun. Il explique: «On note tout d’abord que le Cameroun a connu un passage de la 2g à la 3g-4g. Puis, il y a que l’accès aux smartphones s’est démocratisé. Avec 15-20.000 francs CFA, on peut désormais avoir un téléphone qui permet d’accéder aux principales applications de messagerie mobile. Enfin, il y a les offres des fournisseurs d’accès à internet, qui amènent les consommateurs à se connecter davantage. Il y a quelque temps par exemple, Mtn a lancé une offre d’accès gratuit à Facebook lite, ce qui ne demande pas l’achat d’un forfait au préalable. Ces éléments conduisent à un accroissement du nombre d’utilisateurs d’internet mobile».