Écrire, une passion que peu de jeunes partagent encore de nos jours. Avec la venue des réseaux sociaux, ils s'y investissent pour nourrir des plaisirs plus ou moins malsains au lieu de se construire, mieux encore de servir d'exemples. Fort heureusement, on peut encore compter sur quelques-uns qui nourrissent cet art qu'est l'écriture. C'est le cas de Irène Fernande EKOUTA, jeune auteure camerounaise qui par cette passion, vit en partie son rêve. Elle a bien voulu nous dire plus sur elle et sur l'une de ses raisons de vivre...
ACP : Qui est Irène Fernande Ekouta ?
Je suis une Camerounaise qui achève sa vingtaine et qui a l'impression d'avoir eu quatre ou cinq vies. C'est fou !
ACP : Comment êtes-vous arrivée à l'écriture ?
Elle a toujours été en moi. Je n'avais juste pas le courage de l'écouter. Je ne me sentais pas prêtre. Ce doit être pour dissimuler cette envie d'écrire que je me suis réfugiée dans le journalisme. Au lycée, j'écrivais des textes qui ne sont jamais sortis de ma chambre d'adolescente. D'ailleurs, je paierais cher pour les relire (rires). C'est en 2012 que j'ai vraiment décidé de raconter une histoire construite de bout en bout, avec un fil d'Ariane. Avec un peu de recul, je trouve l'histoire vraiment inaboutie et un peu collégienne (rires). Mais, si j'avais la Irène Fernande de 2012 en face de moi aujourd'hui, je lui dirais qu'elle s'apprête à semer une belle graine.
ACP : Avez-vous un genre favori, ou même des goûts particuliers en lecture ?
J'aime les belles histoires écrites avec authenticité et simplicité. Les histoires qui parlent à tout le monde. Qu'il s'agisse de fiction ou du vécu, j'aime surtout l'âme que l'auteur donne à son œuvre. Même si elle est discrète, elle transparaît toujours. Je pense que ce qui fait le succès d'une œuvre, c'est cette communication inaudible entre le lecteur et l'écrivain. Après, si vous me demandez si j'ai un livre préféré, je vous dirais que j'ai beaucoup aimé "Je vous souhaite la pluie" d'Elizabeth Tchoungui. Une histoire simple, bien racontée, avec un humour très bien maîtrisé.
ACP : Combien de roman avez-vous publiés ? Et quels sont les thèmes que vous y abordez ?
Aucun. Vous devez savoir que le roman est un genre littéraire assez spécial. Néanmoins, en 2017, j'ai publié une nouvelle intitulée "D'amour et de glace" qui traite d'un rapport complexe entre une mère et sa fille.
Ecrire pour se soigner d'expériences difficiles à vivre
ACP : Vous êtes sur le point de publier un livre. De quoi parle-t-il ?
En effet ! Mon prochain livre parle de comment je suis sortie de l'emprise d'une relation toxique. C'est un récit basé sur ma propre expérience de la vie de couple. J'y raconte comment la dépendance affective et l'envie absolue de me caser ont altéré mon jugement face à un partenaire pervers narcissique. Je montre à quel point l'insécurité affective et le manque d'estime de soi peuvent nous mettre sous l'emprise de quelqu'un qui n'est pas forcément fait pour nous...
ACP : Pensez-vous qu'il pourrait être un best-seller ? Quelle est sa particularité ?
J'ignore, ce qui, dans le contexte camerounais, est appelé best-seller. Toujours est-il que j'ai écrit ce livre pour me soigner d'une expérience qui n'a pas été agréable à vivre, c'est sûr. Donc, ce livre a eu un effet thérapeutique. Et s'il peut inspirer les personnes qui se trouvent dans les mêmes confusions que moi à l'époque, j'en serais très heureuse. L'idée, c'est de leur dire qu'elles ne sont pas seules à traverser ces épreuves et que la différence c'est ce qu'on en fait. Donc, elles peuvent tirer le positif de ces moments difficiles. Mais, attention, à ne pas s'enliser...
ACP : Quel conseil donneriez vous à ceux qui, comme vous, voudraient se mettre à l'écriture ?
Si vous ressentez l'envie d'écrire, faites-le. Si vous sentez que vous avez quelque chose à dire et que le monde doit vous entendre, faites ce qu'il faut pour y arriver. Mais surtout, allez jusqu'au bout de vos rêves.
Par JBM