A travers l’arrêté préfectoral signé ce 13 Février, Jean-Claude Tsila précise que durant les trente prochains jours, les activités des polices municipales de la Communauté Urbaine de Yaoundé et des communes d’arrondissement sont suspendues sur toute l’étendue du département du Mfoundi.
Une nouvelle que les commerçants, notamment ceux du marché central ont accueilli avec joie, de même que les usagers qui ont à maintes reprises, vues leurs véhicules « sabotées » par « awara », un nom donné aux hommes qui, au fil des années, se sont livrés à des actions assez répréhensibles, sous le fallacieux prétexte de mettre de l’ordre dans la ville aux sept collines.
A aucun moment, ils n’ont respecté le cahier de charge qui leur a été confié, notamment, assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publique. Tout au contraire, ils ont pensé que tout leur est permis, surtout lors des descentes qu’ils ont effectuées sur le terrain, derrière le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé. Les habitants de la cité capitale, quelque soit le domaine d’activités dans lequel ils sont, ont ressenti des élans de colère, face aux exactions commises par les gros bras de Gilbert Tsimi Evouna.
Travaillant en étroite collaboration avec les « call boxeurs », leurs victimes se comptent par centaine car, ils sont passés maîtres dans l’art d’arnaquer les automobilistes et même les petits commerçants.
Il y’a quelques jours, c’est devant la pharmacie du marché qu’ils sont allés semer la panique, en arrachant les produits commerciaux d’un jeune homme qui souffre d’un handicap et éprouve de grandes difficultés à se mouvoir aisément. Pourtant, contrairement à ses pairs, il a refusé la mendicité et à résolu de chercher son pain quotidien, en proposant aux passants du marché central, des produits de tout genre.
C’est à « son poste de travail » que les voitures d’ « ahara » sont venues le trouver et, avant qu’il n’ait le temps d’empaqueter sa marchandise, tout avait déjà été détruit par les éléments de la police municipale. Ce sont ses cris de détresse et de colère qui ont alerté les autres commerçants. Ce qui a occasionné des échauffourées entre les deux camps avec comme conséquence, la destruction de nombreux commerces.
Les conducteurs de moto taxi sont les proies préférées de ces gros bras à la mine patibulaire. Les motos ont été arrachées, quelques personnes gravement blessées à cause des individus qui ont pensé avoir trouvé du travail et se sont crus au dessus de la loi.
Il est certes vrai que le désordre urbain est un facteur qu’il faut combattre à cause du manque de civisme dont font montre, certains camerounais réfractaires au respect d’une simple règle de savoir vivre. Néanmoins, cela n’excuse pas l’excès de zèle des policiers municipaux dont le bilan est loin d’être des plus élogieux.
Nicole Ricci Minyem