C’est une bonne nouvelle pour les populations de tout le Cameroun. Ils auront très bientôt trois mois pour déclarer les naissances de leur progéniture.
Enregistrer la naissance d’un enfant jusqu’à présent est une procédure plutôt facile et simple à accomplir. Seulement, avec la conjoncture il devient de plus en plus difficile aux parents de tenir les délais de déclarations de la naissance de leurs enfants. Et pour cause…
Donner naissance aujourd’hui au Cameroun est très difficile, couteux voire dangereux. En considérant le taux de mortalité infantile qui est en croissance sur le territoire camerounais et même les cas de ces nombreuses femmes qui décèdent en donnant la vie dans nos différents centres hospitaliers, attendre un enfant est une période de grosse angoisse pour les parents et les familles. D’un autre côté, on observe une pratique qui se développe dans les hôpitaux camerounais. Celle qui consiste à faire passer presque toutes les femmes qui donnent naissance par la césarienne. Une opération très coûteuse financièrement. Au final, il faut préparer une bonne somme d’argent pour attendre la venue d’un nouveau-né. Question de pouvoir prendre en charge les frais des hôpitaux, mais aussi la layette qui accompagne la venue du nouveau-né. Ce qui a généralement pour conséquence que lorsque l’enfant vient, il n’est pas évident pour ces familles de se relever de leurs stresses en si peu de temps. L’ajout de deux mois supplémentaires est une aubaine.
D’autres part, dans les coins reculés, en plus de ces réalités qui entourent la venue au monde de l’enfant, il faut encore faire avec l’éloignement des centres d’Etat civil avec des magistrats qui ne sont pas toujours dans leurs bureaux. Il faut ajouter à cela des traditions qui interdisent qu’un nouveau-né sorte de la maison familiale avant une certaine période qui est souvent de trois mois maximum dans nombre de cultures.
Ces raisons et d’autres peuvent valablement motivée la révision de l’ordonnance n° 81/02 du 29 juin 1981. Une révision qui pourrait encourager plus de famille à se diriger vers les centres indiqués pour établir des actes de naissance pour les enfants ; Car il fait le déplorer, le nombre de camerounais qui n’ont pas d’acte de naissance est très important. L’une des conséquences c’est que ces camerounais ne peuvent pas valablement justifier de leur nationalité, ou obtenir une carte nationale d’Identité et avoir accès aux services de l’Etat. Le défaut d’acte de naissance est préjudice important pour ces citoyens mais aussi pour l’Etat qui ne peut pas dans ces conditions organiser une bonne gestion du territoire. Vivement la révision de cette Ordonnance pour donner trois mois aux familles et pourquoi pas, aménager d’autres tremplin pour permettre aux citoyens de rattraper ce déficit une fois le délai des trois mois passé.
Stéphane NZESSEU