Si le projet est validé, Cabral Libii appelle à susciter un intérêt populaire pour la coalition.
Lors de la présidentielle du 7 octobre 2018, l’opposition a fortement brillé par le manque de coalition, un argument avancé par de nombreux observateurs politiques comme moyen de renverser l’ordre établi par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) depuis 36 ans. Seulement, l’appel initié par le candidat du parti Univers n’a pas prospéré. L’on a toutefois assisté à une coalition de dernière heure entre Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Me Akéré Muna investi par le Front populaire pour le développement (FPD) sans que cela n’ait un véritable impact.
Cabral Libii, qui croit dur comme fer que c’est le seul moyen de vaincre le parti de Paul Biya, vient de lancer un appel aux partis de l’opposition afin de mutualiser leurs forces contre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) en vue des législatives et municipales de 2019. En attendant de voir le sort qui sera réservé à son appel de la part des autres candidats, le candidat du parti Univers doit faire face à une autre affaire. Il est actuellement accusé de traitrise après une interview sur BBC au cours de laquelle il aurait manifesté son désir de rejoindre le prochain gouvernement de Paul Biya.
Toute chose que le concerné dément. «Ne vous laissez pas déconcentrer par ces officines qui tentent en vain de nous prêter des intentions, en dénaturant et en mutilant systématiquement nos propos tenus dans les médias. Notre pays traverse une période grave de son histoire. Toutes les précisions sur nos projets à court, à moyen et à long terme seront apportées au cours de la conférence de presse, organisée dans les locaux de notre QG, le Mercredi 24 Octobre 2018. A cette occasion, notre position officielle sur les résultats proclamés par la cours constitutionnelle sera rendue publique», a écrit Cabral Libii mardi sur son compte Facebook.
La sortie de Cabal Libii n’a pas manqué de susciter des interrogations aussi bien dans l’opinion publique que chez certain acteurs politiques. «Rien, mais alors rien ne pouvait amener le sieur Libii à trahir ainsi son peuple. Oui, Cabral et Nkou Mvondo nous trahissent, parce qu’ils sont nouvellement mus par le goût des privilèges et de l’argent, sans doute, et c’est bien plus grave, parce que Cabral et le parti Univers se sont servis de l’argent collecté auprès du peuple camerounais. Quelle est donc finalement cette nation aux pseudos intellectuels qui passent tous à la trappe au nom de petits intérêts. A les écouter hier, Owona Nguini, Makon, Diffo, et compagnie, on est perdu et confus, mais la vérité un jour apparaîtra. A présent on connaît tous ceux qui dînent avec le diable, profitant de la naïveté d’un peuple déconstruit», a réagi Sam Séverin Ango, porte-parole du pasteur Franklin Ndifor lors de la campagne présidentielle.
Dans le camp de Cabral Libii, l’on a tenu à restituer la vérité en estimant que l’interview avait été sectionnée par BBC. Selon Armand Okol, un de ses proches, Cabral Libii aurait dit exactement ceci: «il s’agit des conditions d’une transition. Elles doivent porter sur des réformes structurelles touchant au code électoral, à la constitution. Il s’agit en réalité de mettre en place un comité de normalisation démocratique. En plus il faudra réformer le fonctionnement de l’État pour privilégier la transparence et la performance. Et autant vous le dire, je doute que ce gouvernement qui vient de rempiler par la forfaiture accède à ce type de réformes. Je crois donc que l’évocation de mon entrée au gouvernement est d’emblée peine perdue».
Otric N.