Apollinaire Ngassa, le président national du Syndicat des libraires et papetiers du Cameroun (Synalipac) déplore le retard dans la publication de la liste homologuée et dans l’édition des livres cette année.
Quel est l’objectif de l’assemblée générale que vous avez organisé le jeudi 02 août 2018 à Douala ?L’objectif de cette réunion c’était de sensibiliser nos adhérents à adopter le livre unique tel que le gouvernement de la République l’a décidé. Beaucoup ne comprenaient pas ce qu’est le livre unique. Beaucoup pensaient que le livre unique était un coup de massue sur la tête des libraires. Pourtant, les libraires ne vont plus courir de gauche à droite, chez différents éditeurs, pour aller chercher les livres. Actuellement, nous allons avoir certains distributeurs agréés qui vont avoir tous ces livres-là sur place. Ça va donner la possibilité aux libraires de ne pas perdre leur temps.
Quels sont les problèmes qui sont abordés lors de cette assemblée générale?Le choix du gouvernement est très appréciable. Mais le problème qui se pose est celui de l’indisponibilité du livre. Selon le décret du Premier ministre, la liste doit être homologuée au plus tard cinq mois avant la rentrée scolaire. Cette année, c’est le 13 juin que cette liste a été homologuée. Le temps de faire des nouveaux livres, ce n’est pas facile. Il faut comprendre les éditeurs. Ce n’est pas de leur faute également. Tel que le président du Conseil nous l’a rassuré, d’ici le 31 août, on aura tous les livres sur le marché.
La question des 20% de marge des libraires revient toujours sur la table…Pour les 20%, ce n’est pas seulement au Cameroun que les libraires doivent avoir 20%. C’est partout au monde. En France, par exemple, c’est 20 à 25%. En Angleterre et aux Etats-Unis, c’est pareil. Nous luttons également pour que les 20% reviennent aux libraires camerounais. Or certains éditeurs disent que vu qu’on a cassé le prix du livre en deux ou en trois, ça ne leur permet pas de rentrer dans leurs dépenses. Pourtant, le président du Conseil nous a rassuré qu’on a tenu compte des 20% des libraires avant d’homologuer les manuels scolaires.
Que fait le syndicat face à la piraterie qui gangrène l’activité ?Nous luttons également pour qu’il n’y ait plus de livres contrefaits au Cameroun. Le syndicat des libraires va se déployer sur le terrain pour démasquer tous ceux qui font dans la contrefaçon. Surtout les libraires, parce que nous ne pouvons partir dans les antichambres. Tout livre contrefait sur le marché sera dénoncé.