Cette décision de la cour a été prise à la demande du conseil de la filiale camerounaise du Groupe Bolloré.Parvenu à son terme après un an de procédure, le premier procès ouvert contre la Cameroon railway (Camrail) tarde à être conclu. La structure vient d’obtenir un deuxième renvoi alors qu’était attendue, mercredi, la décision de justice sur la responsabilité de certains hauts cadres de Camrail dans la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eseka.
C’est une lettre de l’avocat de Camrail qui a changé le cours de l’audience de mercredi au Tribunal de première instance d’Eseka. Me Olivier Baratelli – avocat personnel de Vincent Bolloré nouvellement commis à la défense de Camrail – a saisi le Tribunal par correspondance pour lui signifier son indisponibilité durant tout le mois d’août.
Olivier Baratelli avait été constitué le 10 juillet dernier alors qu’était déjà attendue la décision de justice, suite à un refus de l’avocat de la défense de plaider. Me Jacques Jonathan Nyemb avait refusé de plaider le 27 juin dernier, regrettant que le tribunal n’ait pas sollicité une expertise indépendante pour élucider les circonstances du déraillement d’un train qui avait officiellement fait plus de 79 morts et 500 blessés. Ceci avait contraint le juge à mettre l’affaire en délibéré.
L’arrivée de Me Olivier Baratelli avec de «nouvelles preuves» avait occasionné un premier renvoi pour lui permettre de présenter ces éléments. Pour les avocats du collectif des familles de victimes, tout cela contribue d’une manœuvre de Camrail pour faire faillir l’endurance des plaignants face à une procédure sans fin.