Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale économique du Cameroun toute la journée d’hier sont à l’origine de ces inondations.
Tel qu’annoncé par l’Observatoire national sur les changements climatiques, (Onacc) en début de ce mois, la ville de Douala n’a pas échappé aux dégâts des premières fortes pluies d’août généralement suivies de grandes crues.
Après une journée de pluies hier mercredi, les habitants de certains quartiers de cette ville se sont réveillés ce jeudi matin les pieds dans l’eau. Après de fortes précipitations, les eaux ont fait irruption dans des domiciles, bâtiments, forçant ainsi certains occupants à s’enfuir.
D'impressionnantes images de rues transformées en torrent circulent sur les réseaux sociaux depuis le début de cette matinée.
Selon Cameroon News Agency, au moins trois personnes auraient perdues la vie dans un éboulement de terrain au quartier PK 13, au lieudit "Chefferie Bidimo" suite à ces inondations. L'on rapporte également sur les réseaux sociaux, l'effondrement d'un immeuble au quartier Ndogbong.
Les autorités locales ne se sont pas encore prononcées sur cette incident. En attendant, les populations victimes peinent à se débarrasser des eaux.
Les inondations à Douala, un phénomène récurrent
Les inondations sont un phénomène très récurent à Douala comme dans certaines autres grandes villes du Cameroun telles Yaoundé et Maroua.
L’année dernière, la ville de Douala avait été frappée par une inondation d’une ampleur inédite. Des quartiers résidentiels aux quartiers commerçants, toute la métropole économique avait pris une douche bien froide. Celle-ci avait alors provoqué des dégâts matériels inestimables et suscité une vague d’émotion.
Les principales artères de la ville ont été prises en otage pendant des heures. Des scènes invraisemblables qui ont fait le tour des réseaux sociaux.
Selon les experts, les saisons de pluies tendent à augmenter le risque d’inondation dans les agglomérations, notamment lorsque la pression démographique se conjugue avec une faible planification urbaine.
L'analyse de la presse nationale depuis 1980 révèle une augmentation récente du phénomène à Douala, Cameroon Tribune évoquant une inondation par an au maximum jusqu'en 1999.
Se déroulant en majorité entre les mois de juin et septembre, elles augmentent en extension et en intensité depuis le début des années 2000. Les quartiers informels et récents sont davantage touchés. Ils causent de nombreux dégâts.
Le phénomène quant à lui s'explique par la combinaison de facteurs naturels (pluviométrie, porosité du sol et topographie horizontale de la ville) et de facteurs humain (habitat sauvage, recul des mangroves, absence d'épuration des canalisations et des courants d'eau, remplis de déchets plastiques).
S.K.