Tata Emilienne n’en revient pas de ce qui lui est arrivée ce Dimanche. C’est avec une voix pleine d’émotion qu’elle dit à ses proches « Je sors de loin, si ce monsieur n’avait pas été là, je ne sais pas ce qui me serait arrivé… ».
Elle raconte : «A peine descendue du train, je suis abordée par un monsieur qui me demande l’heure. Poliment, je lui fais remarquer que je n’ai pas de montre et que mon téléphone s’est éteint. Je n’avais pas encore fini de parler que je me retrouve à terre, les sacs éparpillés autour de moi…Il m’agrippe par le col de la chemise et se met à me donner de violentes claques sur le visage… ».
Poursuivant sont témoignage alors que des larmes coulent de ses yeux, elle est toute tremblante encore : « Il me dit que depuis que l’enfant pleure, c’est maintenant que je veux emprunter le taxi pour rentrer ? Tu n’es qu’une prostituée, je t’ai donné mon argent, pour que tu ailles acheter les remèdes à l’enfant et tu es pointée ici…Je n’avais pas moyen de placer un mot et il me frappait, et me donnait les coups de pieds partout. Et entre temps, il tentait par tous les moyens de prendre mon sac et comme je m’y accrochais, c’est aussi comme cela que les coups me tombaient dessus… ».
Une indifférence totale
Pendant que sa fille utilise un gang de toilette imbibé d’eau chaude pour la soulager un peu, Tata Julienne laisse entendre que les gens montaient et descendaient alors qu’on tentait de l’assassiner. « D’autres me lançaient des mots en disant que les femmes sont comme ça, il faut bien la frapper, certains encore filmaient certainement pour créer le buzz dans les réseaux sociaux, je pouvais mourir là comme un jeu et, les gens se contentaient de prendre des photos… ».
Sauvée par un « bon samaritain »
« Mais, je ne sais d’où est sorti ce monsieur. C’est lui qui voyant que je suis presque inconsciente, est venu dire à mon agresseur d’arrêter de me taper dessus, quelque soit la faute commise. C’est à ce moment que j’ai crié une fois encore que je ne le connais pas. Le monsieur lui demande alors de donner mon nom, de dire dans quel quartier nous habitons et de donner le nom de l’enfant malade. Se voyant pressé par les questions, le type a pris ses jambes à son cou et on ne sait quel chemin il a emprunté… L’homme à qui je dois la vie m’a mis dans le taxi et c’est comme ça que je suis arrivée ici à la maison…».
Cette autre forme d’agression
Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de cette forme d’agression. Dans les réseaux sociaux, Facebook, Whatsapp et autres, les femmes qui ont été victimes ont fait des témoignages, afin d’attirer l’attention des autres sur ce phénomène. Malheureusement, on est parfois loin de se douter que le simple fait de répondre à un bonjour, de donner un renseignement ou alors, d’accepter de rendre service peut conduire à ce type de traumatisme.
L’on peut se faire agresser, sans que nul ne veuille lever le petit doigt, surtout lorsque l’agresseur dit « qu’il est l’époux » et fait passer la victime pour une femme irresponsable, aux mœurs légères.
Nicole Ricci Minyem