D’après Christian Bindzi, le chef d’agence du Bureau national de l’état civil à Bertoua, plusieurs centres ne sont pas opérationnels.
Dans la localité de Ngoura située dans le département du Lom et Djerem de la région de l’Est du Cameroun, les chiffres continuent d’inquiéter. A l’établissement scolaire anglophone appelé Government bilingual school qui enregistre pour cette année 2018-2019, 70 élèves inscrits dans les classes de Form 1 à Form 5, le journal Le Jour rapporte qu’aucun de ces enfants ne possède d’acte de naissance. La situation désole la directrice de cette école qui se dit préoccupée pour le futur et le devenir desdits enfants. « Je suis très inquiète car je ne sais pas comment ces jeunes pourront faire pour composer dès l’année prochaine lors des examens officiels », déclare-t-elle.
C’est le même son de cloche à l’école publique de Ngoura. Du fait de manque d’actes de naissance, le Directeur affirme que plusieurs enfants ne pourront pas prendre part au concours d’entrée en sixième et au Certificat d’études primaires. « Je dirige un établissement scolaire qui compte 868 élèves cette année scolaire. La classe de Cm2 a 57 élèves mais seuls 37 candidats sur ce chiffre ont pu constituer leurs dossiers. Les autres ne pourront pas composer parce qu’ils n’ont pas d’acte de naissance », explique le directeur l’école publique de Ngoura.
La situation de ces deux établissements est partagée par plusieurs autres à l’Est du pays. Et c’est une situation à laquelle les pouvoirs publics tentent de remédier. Ils ont été rejoints dans la lutte par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (Hcr). Cependant il se trouve qu’il y a des centres d’état-civil qui ne fonctionnent toujours pas dans cette partie du pays. Pourtant, apprend-on avec la sensibilisation qui est faite, les parents sollicitent de plus en plus leurs services. Ngoura compte 12 centres d’état civil. Le centre d’état civil principal est opérationnel avec six autres secondaires. Il y en a cinq qui ne fonctionnent pas.
« Ces centres ne fonctionnent pas pour manque d’effectifs. Les officiers d’état civil doivent être nommés par le ministre de la Décentralisation et du Développement local. Avant leur prise de fonction, ils doivent prêter serment devant les autorités judiciaires. Nous avons enregistré plusieurs décès parmi le personnel qui travaillait dans les centres secondaires, mais ces personnes décédées n’ont toujours pas été remplacées », explique le Secrétaire du centre principal de l’état civil de la Commune de Ngoura.
« Notre Commune a bénéficié du projet universel d’enregistrement des naissances mis en place par le gouvernement avec l’appui de l’Union européenne et de l’Unicef. Nous avons les relais communautaires qui passent dans les villages pour sensibiliser les parents », ajoute toutefois, le Secrétaire du centre principal de l’état civil de Ngoura.
Liliane N.