Elles sollicitent l’arbitrage du Chef de l’Etat dans le litige foncier qui les oppose à la Communauté urbaine de Garoua et la Commune d’arrondissement de Garoua 1er.C’est en 2016 que 150 familles ont vu leurs habitations détruites par les bulldozers de la Communauté urbaine de Garoua. Depuis lors, aucune proposition n’a été faite par les autorités administratives de la région du Nord pour leur recasement. Ces populations démunies dorment désormais à la belle étoile, sur leur parcelle d’environ douze hectares dont une partie (2000 m2) a été vendue par la Communauté urbaine de Garoua et l’ancien Sous-préfet de l’arrondissement de Garoua 1er, Saidouna Ali, à la Baptiste Convention.
Pour la plupart des cent cinquante familles rencontrées sur le site à Dourouré dans l’arrondissement de Garoua 1er, c’est désormais l’inquiétude. «C’est étonnant, ce que vient de faire El Hadj Bouba et l’ex sous-préfet de Garoua 1er, Saidouna Ali. J’ai l’impression qu’ils cherchent les problèmes. Comment peut-on casser nos maisons et décider de vendre nos terrains en disant que c’est une propriété de la Communauté urbaine et de la commune de Garoua 1er ? Il faut savoir que nous avons des investissements immobiliers de plus de 10 ans d’âge. Il s’agit pour certains parmi nous du travail de toute une vie», a déclaré un propriétaire d’un immeuble ayant requis l’anonymat.
En rappel, dans une lettre ouverte au président de la République, les 150 familles sollicitent l’intervention du chef de l’Etat : «Nous, victimes et menacés des casses abusives en date du 08 Mai 2016 au quartier Djamboutou, constitués de cent cinquante familles, avons l’honneur de venir solliciter votre intervention pour ces désastres dont aucune proposition n’a été faite depuis pratiquement seize mois.Père de la nation camerounaise, la parcelle en question est un espace d’environ douze hectares dont une partie de 2000 m2 est occupée par la Cameroon Baptiste Convention et le reste par des particuliers venant de tous les quatre coins de notre territoire national, majoritairement des jeunes fonctionnaires ayant mis en valeur leur rappel, leur premier salaire, les prêts d’investissement contractés dans les établissements financiers et bien d’autres économies pour pouvoir sécuriser leur famille et mieux préparer leur avenir», peut-on lire dans un extrait de la lettre ouverte au président de la République.
Plongées dans la peur depuis deux ans, les cent cinquante familles dorment à la belle étoile. Du côté des autorités administratives de la région du Nord, la situation des collectifs du quartier de Djamboutou n’est pas inscrite dans l’agenda. En attendant la réaction du Chef de l’Etat, la pression monte à deux mois de la tenue de la présidentielle au Cameroun.