Six élèves ont été enlevés vendredi après l'attaque d’un lycée de Bamenda (Nord-Ouest) par des hommes armés, selon des sources concordantes.
"Des personnes ont attaqué le lycée hier (vendredi) à 11H00. Six élèves ont été enlevés", a indiqué à l'AFP un enseignant de Bamenda. L'information a été confirmée par une source proche des services de sécurité de Bamenda, selon l’agence d’information. Des médias locaux rapportent qu'un des six élèves a réussi à s'échapper, mais l'information n'a pu être confirmée de source indépendante.
Dans les deux régions anglophones du Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest) où fait rage depuis un an un violent conflit armé, un boycott des écoles a été décrété par les séparatistes armés. Ceux-là, qui combattent depuis fin 2017 l'armée pour l'indépendance du Cameroun anglophone, estiment que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes armés sur les lycées sont de fait nombreuses depuis le début du conflit.
Lors de la rentrée scolaire de septembre, des "crimes imprescriptibles" ont été commis par les séparatistes, avaient dénoncé début septembre les autorités. Le jour de la rentrée, un directeur d'école avait été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués. Une élection présidentielle a eu lieu le 7 octobre au Cameroun, dont les résultats officiels seront proclamés le lundi 22 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel.
Dans les deux régions anglophones -sur les dix que compte le Cameroun-, les taux de participation à ce scrutin ont été extrêmement faibles: 5% au Nord-Ouest et 15% au Sud-Ouest, selon les chiffres de la Commission nationale de décompte des votes. Dans la zone, plus de 300.000 personnes ont fui les violences, pour la grande majorité en brousse et dans les grandes villes des régions voisines, et pour certaines au Nigeria voisin.
Les combats sont quotidiens dans ces régions anglophones. Selon des sources concordantes, aux séparatistes armés se sont ajoutées des bandes armées de bandits et pillards, qui racketent les populations et entreprises encore présentes. Yaoundé, qui refuse le dialogue avec les séparatistes qu'ils estiment être des "terroristes", a procédé depuis début 2018 à un important déploiement de forces de sécurité pour "rétablir l'ordre".
D’après des chiffres récemment publiés 109 éléments des forces défense et de sécurité ont été tués par les séparatistes depuis le début du conflit. Au même moment, le nombre des séparatistes ‘’neutralisés’’ par l’armée est indisponible. Depuis quelques semaines, les forces de défense et de sécurité ont lancé des opérations spéciales qui provoquent des dégâts considérables dans les camps des séparatistes armés.
Ces opérations ont abouti à la destruction de plusieurs camps d’entrainements des séparatistes dont des centaines ont été neutralisés ou capturés. L’armée a également récupéré beaucoup de terrain mais la situation est loin d’être totalement sous contrôle.
Dans la région du Nord-ouest, 6 sous-préfets sont introuvables dans le département de la Menchum tandis que 2 sous-préfets le sont dans le département de la Momo. Pour le Sud-ouest, 7 arrondissements dans 4 départements sont sans sous-préfets.
Depuis le déclenchement fin 2016 de la crise anglophone, 2 sous-préfets ont déjà été tués par les sécessionnistes armés.
Otric N.