Déjà trois années de conflit armé dans la région du Sud-Ouest, la production de l’entreprise nationale la CDC a fortement chuté. Conséquence, l’objectif de 500 000 tonnes à l’échelle nationale ne sera pas atteint.
Les plantations de la Cameroon Development Corporation (CDC) subissent de plein fouet les effets de la crise anglophone. Depuis près de trois ans, on est très loin des performances réalisées par l’opérateur public national entre 2015 et 2016. La CDC avait deux années avant la crise, respectivement exporté 120 651 et 113 858 tonnes de bananes, tandis que la PHP en exportait 169 359 et 171 116 tonnes.
Soudain éclata le conflit dans le Fako, région du Sud-Ouest, où sont situées les plantations de la société. « Le fleuron national de la production de la banane était alors abattu en plein vol juste au moment où il amorçait son décollage», à en croire le quotidien Le Jour dans son édition en kiosque le 29 juillet 2019.
Ceci à cause de l’occupation des terres par des groupes armées, « qui multiplient des exactions, pillant les cultures et les récoltes, agressent des employés et font des enlèvements, à cause de la désertion des plantations par les ouvriers et de l’arrêt conséquent de la production, les parcelles de terre ne seront pas exploitées l’année prochaine, d’après les prévisions faites par les acteurs de la filière ».
Des conséquences désastreuses suivent, « les 7314 salariés employés ces deux dernières années par la CDC seront donc au chômage ». Ainsi, la production nationale prend un sérieux coup et sera toujours largement dominée par la filiale du groupe français Compagnie fruitière. « Le seul espoir viendra du 2ème opérateur privé, Boh Plantations LTD qui a diversifié ses investissements », précise le même journal.
Au 31 décembre 2018, la production sur le plan national était évaluée à 210 967 tonnes exportées contre 277 194 tonnes en 2017.
Innocent D H