La cérémonie de remise de ces documents s’est déroulée le 1er décembre 2018 et en présence des chefs traditionnels.
C’est le Maire de la Commune de Bétaré-oya qui a lui-même procédé à la remise des actes de naissance. Car faut-il le préciser cette action s’est inscrite dans le cadre de l’opération «un homme un acte de naissance». Elle a été initiée par ladite Commune en collaboration avec la Fondation Ngolla pour le développement. Justin Adamou le Maire a révélé qu’en fait après le décès de l’officier d’état-civil au village Zembe Borongo, son entourage familial s’est lancé dans l’établissement de faux actes de naissance.
L’une des plus grandes conséquences est que des enfants détenteurs de ces pièces ne peuvent pas participer aux examens officiels. Manga Nicole, Directrice d’un établissement primaire privé de la place a déclaré «nous recevions des enfants jusqu’au niveau du Certificat d’Études Primaires (CEP), sans document officiel. Les parents nous disent qu’ils vont venir avec des actes après. Et une fois ces actes déposés pour la légalisation des dossiers, ceux-ci sont déclarés faux. Résultat, l’enfant ne compose pas, et fini par déserter l’école».
L’opération a aussi bénéficié aux adultes qui avaient des fausses pièces et qui ne pouvaient pas se faire des Cartes nationale d’identité. «L’acte de naissance de tout individu lui confère par les voies légales en la matière, la reconnaissance d’appartenir à une communauté, un territoire ou un pays avec en prime une nationalité», a indiqué le Maire. Au total, 2107 actes de naissances ont ainsi été distribués aux populations, en présence de Gaba Sola le représentant du Sous-préfet empêché. Il a d’ailleurs fait savoir qu’à la naissance, ce précieux document est établi gratuitement.
«Ce document aussi singulier soit-il, est l’acte de naissance de tout individu qui lui confère par les voies légales en la matière, la reconnaissance d’appartenir à une communauté, un territoire ou un pays, avec en prime une nationalité», a indiqué Gaba Sola.
La remise des actes de naissance fait suite au travail qui a été abattu sur le terrain depuis des mois. Toutefois il faut savoir que les problèmes en amont dans l’établissement des actes sont entre autres: la négligence et l’ignorance des parents en la matière, sans oublier la surenchère autour de l’établissement dudit document orchestrée par les secrétaires d’État-civils véreux. Pour réussir cette opération, l’expertise de la Fondation Ngolla pour le développement par le biais de son promoteur Jean-Didier Ngolla Mbelle a été sollicitée. En l’espace de deux mois, ce premier résultat a été obtenu, quand on connait les difficultés d’accès dans les villages où sont dissimulés leurs frères.
«La plus grande difficulté que j’ai rencontrée sur le terrain était la reconstitution de l’historique de chacun des individus afin de déterminer s’il est citoyen camerounais ou pas. Par la suite, il fallait trouver des témoins qui puissent attester des éléments qui m’étaient présentés. Il y a l’autre difficulté en termes de communication et d’accès où ces citoyens se trouvent. Tout ceci a fait que les délais qui m’étaient impartis ne m’ont pas permis de toucher toute la population qui a substantiellement augmentée avec la période du sauvetage de l’or», a déclaré Jean-Didier Ngolla Mbelle.
Cette opération vient se greffer dans la vision du Chef de l’Etat Paul Biya qui entend sécuriser les actes de l’Etat civil, avec l’ouverture des agences régionales du Bureau National d’Etat-Civil, (BUNEC).
Liliane N.