Ils envahissent de plus en plus les rues de la ville aux sept collines, impossible de faire un pas, sans voir des enfants regroupés, parfois vêtus de haillons, prêt à en détrousser les imprudents
Marc Antoine, une jeune dame travaillant dans un centre de remise en forme n’est pas encore remise des ses frayeurs. Ses deux collègues et elles ont été agressées ce mercredi soir, alors qu’elles venaient à peine de quitter leur lieu de travail « Un jeune homme dont l’habillement laisse quelque peu à désirer, s’est approché de nous, en disant qu’il veut un renseignement. Pendant que nous réfléchissions à répondre à sa demande, il nous a sorti une arme à feu, en nous disant qu’au moindre son, au moindre mouvement, il ne va pas hésiter à nous tirer dessus parce que lui, il est prêt à mourir. Il m’a donné un sac plastique, en nous intimant l’ordre de tout mettre à l’intérieur… C’est ce que nous avons fait et il est monté sur une moto et est parti ».
Des exemples comme ceux là sont nombreux. Il ne se passe pas un jour, sans qu’un usager ne se plaigne d’avoir été victime de vol.
Ambroise Ondoua s’est vu délesté tout son salaire, alors qu’il sortait à peine d’une banque de la place : « Je venais à peine de prendre un petit crédit, pour commencer à faire les achats, la rentrée des classes est proche et, je sais que d’ici peu, les prix des articles vont augmenter au marché. Deux hommes sont sortis juste après moi et m’ont encadré. Je ne sais pas si c’est une arme qui a été mise sur mon flanc mais, j’ai senti un truc pointu sur moi. J’ai à peine eu le temps de sursauter que l’un d’eux m’intimait l’ordre de lui remettre ma sacoche. Ils sont entrés dans une voiture et ils sont partout. En plein jour, devant tout le monde, ils ont réussi à faire ce coup… La vie est devenue terrible. En plus, il va falloir que je rembourse ce crédit et, peut être solliciter un autre, si je veux inscrire mes enfants à l’école ».
Dans les postes de police et les commissariats, l’on soupçonne beaucoup plus les enfants de la rue. Ils sont organisés en bande, possèdent des armes et sont même capables de se vêtir comme il faut : « Nous recevons des plaintes au quotidien et, nous nous avons compris que ce sont plus les enfants de la rue, qui viennent des régions du grand Nord, des régions du Nord et du Sud Ouest, bref, des zones qui vivent des crises sécuritaires. Pour survivre, ils s’en prennent à tous ceux qui ne font pas attention, malheureusement ».
Les caméras de surveillances, installées sur les principaux axes de la capitale politique camerounaises ne semblent pas les effrayer. Et, à quelques jours de la rentrée des classes, il est important de faire plus attention.
Nicole Ricci Minyem