Ils sont assez nombreux, ces parents qui ont décidé de faire des achats et d’inscrire leurs enfants, à quelques trois semaines de la reprise des cours
Certes, ce n’est pas encore la grande affluence mais, quelques parents rencontrés disent qu’avant le 15 Août, il est important de faire des emplettes, notamment en ce qui concerne les sacs, les souliers, les manteaux …
Arlette Ndogmo est maman de trois enfants et tous sont dans des écoles privés : « Je n’ai pas beaucoup d’argent, avec mon commerce de beignets ici en route, je ne gagne pas grand-chose et je suis seule à élever mes enfants. Leur géniteur a fait ce que la plupart des hommes font et du coup, je dois travailler dix fois plus. Comme je suis assise ici en route, je calcule les vendeurs à la sauvette qui passent avec des sacs, je sais qu’il y’a beaucoup de chinois (des cartables de mauvaise qualité) mais, lorsque j’ai la chance, je tombe sur de très bons sacs. Et même des pull over, comme il pleut beaucoup en septembre… ».
Jean marc est lui aussi papa de deux petits bouts de chou. Ils sont à l’école primaire et pour lui aussi, il est important de faire certains achats avant que les commerçants n’augmentent les prix dans les marchés : « J’ai toujours établi mon programme ainsi. Il y’a des petites choses que je peux acheter aux enfants, sans attendre la dernière minute parce qu’à la rentrée, on se préoccupe beaucoup plus des inscriptions et de l’achat des fournitures scolaires, du moins, ceux qui sont importants. Je peux être entrain de prendre un pot avec des amis, des collègues et une paire de chaussure me plaît, alors j’achète. Je m’arrange toujours à ce que les enfants aient trois ou quatre paires de chaussures en plus des tennis, ils se sentent très bien ainsi. J’ai même acheté les tenues de sport, puisqu’on n’exige pas d’écusson, dans cette école, il faut juste acheter la tenue en respectant les couleurs exigés… ».
Les élèves ne sont pas en reste
En fin d’année scolaire, Arnaud et Berthille sa sœur cadette vendent des cacahuètes, des safous et du plantain grillés. Orphelins de père, ils ont décidé il y’a deux ans, d’aider leur maman à préparer leur rentrée : « J’ai 15 ans aujourd’hui et ma petite sœur a 13 ans. Maman vend le couscous et des harengs au marché Mokolo et quand papa est mort, maman a été obligée de nous élever toute seule, mes cinq frères et moi. Alors, on lui demande de nous donner 5000 ou 10 000 comme fond de commerce quand nous prenons nos vacances. A la fin de trois mois, nous avons parfois 40 ou 50 mille et, à ce moment, nous achetons ce dont nous avons besoin. Maintenant même, on a réussi à garder 45 000 dans notre caisse et, notre maman va nous inscrire et elle va aussi acheter quelques petites choses à nos cadets. Nous savons qu’elle a besoin de notre aide et maintenant au moins, elle ne pleure plus tout le temps… ».
C’est le 02 septembre prochain que les élèves du primaire et du secondaire vont reprendre le chemin des classes.
Nicole Ricci Minyem