D’après le porte-parole du collectif des docteurs ph/D sans emploi des universités d’état, il n’est pas question que ce recrutement prenne en compte les fonctionnaires qui ont déjà un matricule à la Fonction publique.
«C’est depuis le 19 février 2018 que mes camarades et moi nous menions ce combat. A mon avis, j’estime que les Plegs qui sont dans la salle de conférence du ministère de l’Enseignement supérieur, sont ni de près ni de loin concernés par ce recrutement. Ils ont déjà leurs matricules», déclare le porte-parole du collectif des docteurs Ph/D sans emploi des universités d’état, M. Nsangou, dans un journal de la place.
Une déclaration qui a créé une vive réaction chez les professeurs des lycées d’enseignement général (Pleg) titulaires du doctorat Ph/D. «nous allons tous postuler. Nous avons plus d’outils à offrir que nos confrères. Parmi ceux-ci, notre formation comme pédagogue», réagit Jean Philippe Nguemetia, porte-parole du collectif des Professeurs des lycées d’enseignement général (Pleg) titulaires du doctorat Ph/D.
Entre temps, des passes d’armes et des escalades verbales s’échangent entre les deux camps, qui ne s’entendent pas sur les modalités de recrutement. Pour mettre fin à cette polémique, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo, a rappelé aux docteurs Ph/D sans emploi que l’actuel recteur de l’université de Maroua, Idrissou Allioum et le directeur du développement de l’Enseignement supérieur, Richard Laurent Omgba, Hubert Mono Ndjana, entre autres, étaient d’abord des Pleg.
«N’ayez pas des comportements nombrilistes», conseille le Minesup avant de conclure que «la directive du chef de l’Etat concède à ce recrutement spécial, les modalités toutes particulières, à savoir : l’exclusivité du recrutement est réservée aux candidats titulaires du Doctorat, l’application d’une mesure dérogatoire portant l’âge limite de recrutement à 45 ans, l’ouverture du recrutement aux Camerounais de la diaspora, l’ouverture du recrutement aux fonctionnaires titulaires du Doctorat ou du Ph/d provenant d’autres corps, mais désireux d’enseigner dans les universités d’Etats, la priorisation des établissements nouvellement créés, ainsi que des filières dites orphelines», a déclaré Jacques Fame Ndongo.
D’après le Minesup, cette mesure permet d’accorder le maximum de chances aux Camerounais. «Les autorités veilleront à faire prévaloir les principes d’objectivité, d’équité et de transparence pour que le système d’enseignement supérieur s’enrichisse d’un personnel compétent et engagé».
A l’effet de permettre un déroulement serein de l’opération, le Minesup a dit qu’il sera mis en place, à la diligence du Premier ministre, une commission centrale de coordination de ce recrutement qui aura pour but de garantir l’équité et l’objectivité. Le Minesup a déclaré qu’aussitôt la commission centrale de coordination de recrutement aura été mise sur pied et siégé, les répartitions des postes par université et par établissement, ainsi que les profils exigés seront publiées. Ce n’est qu’à ce moment que les candidats pourront ainsi déposer leurs dossiers en toute connaissance de cause au service du courrier du Minesup. Les dossiers seront par la suite transmis sous bordereau dans les universités pour une meilleure traçabilité.
Cependant, ce recrutement spécial de 2000 enseignants dans les huit universités d’état va venir aggraver le déficit du personnel enseignant dans les lycées et collèges du pays qui se situe à 48 000 enseignants, indique l’annuaire statistique du Minesec de 2016/2017.
Il faut rappeler que le recrutement spécial de 2000 enseignants dans les huit universités est étalé sur trois ans: 2019, 1000 enseignants titulaires du doctorat ou du PhD; 2020, 500 enseignants et 2021, 500 enseignants. Le recrutement se fait selon la procédure réglementaire à savoir : l’ouverture des postes par les recteurs et les vice-chancelors des universités d’État conformément aux profils des candidats, chaque département propose au chef d’établissement, qui propose au recteur ou au vice-chancelor les profils des postes à pourvoir.
En suite les candidats peuvent donc déposer leurs dossiers auprès des universités concernées. Après le dépôt des dossiers, il y aura une session de l’assemblée des départements pour examiner les dossiers en fonction des mérites, des compétences, des besoins de l’établissement. Ensuite les dossiers sont transmis, classés par ordre de mérite aux doyens ou bien aux chefs d’établissements, aux directeurs s’il s’agit d’une grande école.
Il y a ensuite un conseil d’école qui réexamine les dossiers concernés. Enfin, ces dossiers sont transmis au recteur ou au vice-chancelor qui préside une commission consultative de recrutement des assistants. Cette commission fait le même travail et enfin, la commission transmet au ministre de l’Enseignement Supérieur, la liste des enseignants éligibles au recrutement et le ministre de l’Enseignement Supérieur autorise donc le recrutement des enseignants dans chaque université.
Otric N.