Le package est aussi constitué des tables-bancs, d’un bloc administratif et de toilettes. Un don fait par une âme de bonne volonté qui n’a pu supporter de voir les conditions dans lesquelles, de jeunes enfants, avides de savoir étaient enseignés.
Les écoliers de Mada, village situé à une dizaine de kilomètres de Maroua, Chef Lieu de la région de l’Extrême Nord, auront désormais un cadre plus approprié à l'apprentissage. Un présent que la principale et seule instructrice de l’établissement, reçoit avec reconnaissance :
« C’est une grande joie, un véritable Ouf de soulagement que je ne saurais exprimer avec des mots. Je sais que mes enfants et moi, nous ne pourrons que mieux travailler et rattraper tout le temps que nous avons perdu ». Des moments perdus parce que cette école construite en 1993, avait été laissé à l’abandon, avec une hutte en guise de salle de classe ayant résisté à des années d’intempéries, tel que le relate le corps enseignant affecté de ce côté.
« La hutte était construite en matériaux locaux provisoires située sur un terrain vague. Les élèves inscrits à la Sil, Cour préparatoire et Cour élémentaire I, s’asseyaient sur le sol en terre battue ; Pour prendre des notes dans leurs cahiers, ils étaient obligés d’utiliser des briques de terre qui tenaient lieu de tables…
En lieu et place des toitures, ce sont des tiges de maïs et de mil qui nous protégeaient des intempéries, surtout pendant les mois de septembre – octobre – novembre, quand il pleuvait, il y a des gouttes d’eau qui perçaient le feuillage, descendaient et mouillaient les élèves, de même que leurs fournitures scolaires…
Nous étions toujours obligés d’aller trouver refuge au niveau de la véranda de l’autre côté, en attendant que tout cela sèche. Ensuite, nous étions obligés de chercher du sable et de jeter partout sur le sol, parce qu’il était boueux », explique Guissafa, une maîtresse.
Plus grave encore, la salle de classe de fortune servait de repère aux délinquants
« Lorsque nous revenions le lundi, nous trouvions des matières fécales et nous étions tout le temps obligés de nettoyer cette saleté avant de commencer les cours… Quelquefois, je prenais la peine d’écrire des leçons sur le tableau et le lendemain, je trouvais que tout avait été effacé, parce que la salle était entièrement ouverte et n’avait ni porte, ni fenêtre ».
Les nombreux appels du principal responsable de l’établissement public étaient restés lettre morte
« Je suis venu, lorsque les bâtiments avaient cinq ans. En tant que homme de terrain, je ne pouvais pas supporter exercer mon métier dans ce genre de condition ; Donc, j’ai demandé que des bâtiments soient mieux construits mais personne n’a prêté une oreille attentive à mes doléances », déclare Ravana Hada, directeur de l’école publique de Mada.
Si les élèves et le corps enseignant peuvent aujourd’hui se réjouir de ce don de bâtiments flambants neufs, leur joie n’est pas partagée par les autres habitants de la localité qui se plaignent du manque d’infrastructures sociales de base ; notamment les Centres de Santé, des points d’adduction en eau potable, énergie électrique, infrastructures routières…
« Il nous faudra vraiment, un Centre de Santé, digne de ce nom parce qu’imaginez, avec douze mille habitants, nous sommes quelquefois obligés de parcourir cinq ou six kilomètres pour bénéficier des soins de santé. Quelquefois, les malades meurent avant que nous ayons pu les y conduire, à cause du manque des routes. Nous aspirons à autre chose et c’est le vœu de toutes les populations de Mada… », déplore Vedekoî Bernard, président du comité de développement.
Nicole Ricci Minyem