L’acte posé par le Directeur Général de l’Enam est salué par l’ensemble des camerounais. Jusqu’ici, l’Enam est considéré par plusieurs citoyens comme une case de reproduction sociale sans consistance et sans considération. Et par l’exclusion de cet élève incompétent, on peut augure des lendemains meilleurs pour cette école de formation de l’élite administrative camerounaise.
Manifestement le Directeur Bertrand Pierre Soumbou Angoula est décidé à inscrire cette école sur de nouveaux rails. Les rails de la méritocratie et de l’excellence. Par cette décision d’exclusion, le jeune manager imprime dans l’esprit des autres étudiants que l’heure de la complaisance et de la tolérance est révolue. D'ailleurs, il ne pouvait faire autrement que de mettre hors de circuit cet élève d’un autre genre.
On peut lire dans la décision rendue publique ce mardi : « L’élève MBAITOUBAM junior Stève, Section Douane du Cycle B de la division des Régies Financières promotion PEACE AND UNITY 2017 – 2019 ayant obtenu une moyenne générale de sortie de 05,03/20 aux termes des années académiques 2017 – 2018 et 2018 – 2019, est exclu de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature pour insuffisance académique. »
Comment a-t-il accédé à cette école ?
C’est la question qui vient naturellement lorsqu'on observe le cas de l’élève Mbaitoubam Junior. Visiblement, il n’a pas le niveau de suivre les cours au sein de cet établissement. Très vite, les uns et les autres vont croire à un mécanisme de fraude qui lui aurait donné accès à cette école. En l’absence de preuve, il nous est difficile d’affirmer.
Mais nous apportons une autre réflexion qui peut justifier cet état de chose. En réalité, il ne faut pas perdre de vue que l’accès à l’Enam tient également compte du principe de l’équilibre régionale. Or à l’écoute du nom de ce jeune camerounais, il apparaît qu’il serait un ressortissant de l’Extrême–Nord du Cameroun.
Nous savons très bien que tous les départements de cette région ne sont pas forcément réputés pour leur taux de scolarisation et de l’intensité de l’apprentissage. Ceci pouvant expliquer cela, on peut se dire que par principe mécanique, on lui aurait permis de se former. Espérant qu’au bout de la formation il revienne au niveau de ses congénères.
Mais au bout de deux ans il n’en sera rien. L’administration n’avait d’autre choix que de l’exclure de l’Enam, compte tenu de la note finale qu’il obtient au terme de ses deux ans de formation.
Stéphane NZESSEU