A quelques jours de la rentrée scolaire 2018-2019, des milliers d’enfants n’ont pas d’acte de naissance. Le document qui n’est qu’une simple formalité et qui offre à l’enfant un nom, une famille et une nationalité, n’est pas une réalité dans la région du Nord.Selon la ligue régionale des droits de l’homme du Nord, de milliers des enfants n’ont pas été enregistrés à l’état civil. Que ce soit dans le département du Mayo Rey ou dans la Bénoué, plusieurs enfants en âge scolaire ne disposent pas d’acte de naissance. Et ces derniers n’ont pas d’autre choix que d’abandonner prématurément les bancs.
Selon le président de la ligue régionale des droits de l’homme, Me Yacouba, le phénomène et en partie dû à l’ignorance des parents qui ne comprennent pas toujours l’importance vitale de ce document. Pour d’autres, c’est l’extrême pauvreté qui empêche les parents d’établir les actes de naissance à leur progéniture.
Le nombre significatif de naissances en dehors des structures sanitaires et la lenteur des procédures administratives, constitueraient aussi un frein à l’enregistrement des enfants. «Un enfant non enregistré est considéré comme une «marchandise»; plus attirante pour un trafiquant d’enfants. Il n’aura pas la protection minimale -conférée par un certificat de naissance- contre le mariage précoce, le travail des enfants, l’enrôlement dans les milices armées ou encore la détention et les poursuites judiciaires exercées comme à l’égard d’un adulte», dénonce un responsable des Affaires sociales pour le Nord.
Plus tard, poursuit-il, «il lui sera impossible d’obtenir un passeport, de solliciter un emploi reconnu, d’ouvrir un compte en banque, de contracter un mariage légal, de se présenter à des élections, ou de voter. L’invisibilité des enfants non enregistrés fait que la discrimination, l’abandon et les abus dont ils sont victimes auront plus de chances de passer inaperçus».
Rappelons que 3 enfants sur 10 au Cameroun n’ont pas d’acte de naissance du fait de la négligence des parents, de l’éloignement des centres d’état civil ou encore de la lourdeur des procédures. Ce qui constitue une entrave à leur plein développement, car sans document d’identité officiel, ils ne peuvent pas franchir un certain niveau d’études, ou prétendre appartenir officiellement à une communauté