Implantée en plein de Yaoundé, au quartier du lac, cette prestigieuse à la réputation établie ne semble faire l’unanimité au sein de la communauté éducative camerounaise. Pour cause, plusieurs scandales écornent depuis quelques années ce «bout d’Amérique au Cameroun».
L’American School of Yaoundé a été fondée en 1964 dans le but de fournir un programme complet en anglais destiné principalement aux familles américaines basées à Yaoundé, au Cameroun, en Afrique centrale. C’est une école internationale parrainée par les États-Unis, avec le soutien de l’ambassade des États-Unis à Yaoundé et du Bureau des écoles outre-mer du Département d’État américain.
Mais, son caractère hermétique ne rend pas cette école fréquentable par le plus grand nombre comme les écoles françaises malgré que les différentes scolarités soient quasiment semblables (jusqu’à 3.000.000 de FCFA au secondaire). Actuellement, 208 étudiants sont inscrits à l’American School of Yaoundé, dont 64 seulement au lycée. Un chiffre qui est la preuve, s’il en est besoin, de la non-attractivité de cette école.
Si les pensionnaires de l’American School of Yaoundé tendent à rendre un bon témoignage de leur école, ce n’est pas le cas pour certains des parents qui ont dû renoncer à y inscrire leur progéniture. L’un d’eux, rencontré à Yaoundé, avoue être quelque peu déçu de la formation qui ne sied pas toujours avec la scolarité qu’il juge exorbitante. «Je préfère de loin le baccalauréat camerounais ou français», avoue-t-il, car, «avec le système d’équivalence, l’intégration des enfants n’est pas toujours chose aisée une fois qu’ils ne peuvent pas poursuivre leur études supérieur aux Etats-Unis».
Au-delà de cette situation non négligeable, l’American School of Yaoundé a perdue en réputation de lieu d’excellence de l’éducation en 2005 alors qu’une histoire pour le moins rocambolesque est venue l’ébranler. Cette année-là, un élève, fils d’une personnalité bien connue au Cameroun, a poignardé à mort son camarade.
«Il semble que les deux avaient un contentieux au sujet d'un harcèlement sexuel qui durait depuis des jours. Ce matin-là, lorsque la victime a approché son bourreau, ce dernier lui a perforé le vendre et les intestins grâce à deux couteaux dissimulés par devers lui», rapportait alors le journal Le Messager du 6 décembre 2005.
D'autres sources révèlent que l'incident a eu lieu dans la salle de classe anglophone du niveau équivalent à la Première chez les francophones, juste après la pause, alors même que l'enseignante s'apprêtait à dispenser un cours. Le nommé Franc aurait alors sauté sans hésiter sur son camarade avant de lui donner de violents coups de couteaux au ventre et à la gorge à l'aide de deux poignards.
Après la tragédie maitrisée par l'enseignante et les autres élèves apeurés, le jeune scélérat est d'abord conduit à la brigade de recherche du lac où il est transféré manu militari au centre des urgences de l'hôpital Central de Yaoundé pour des soins.
Une rencontre des diplomates africains accrédités à Yaoundé visant à chercher des voies et moyens pouvant permettre d'apporter une assistance à la famille éprouvée avait eu lieu dans l'enceinte de l'école juste après le transfert de la dépouille dans une morgue de la place. Les parents d'élèves envisageaient aussi une réunion pour comprendre les mobiles de cet acte odieux et identifier les possibilités d'éviter de tels dérapages dans cette institution scolaire. Des mesures qui n’ont pas réussir à polir l’image de l’école américaine de Yaoundé. Des parents avaient alors décidé de retirer leur enfants de cette école qui n’offrait plus des garantie de sécurité.
Otric N.