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Présidentielle 2018: Vers un complot pour des violences post-électorales ?

vendredi, 05 octobre 2018 10:08 Mfoungo

A 48h du scrutin pour l’élection du futur président de la République du Cameroun, Des discours de haine et d’appel à la violence post-électorale si certains des candidats ne sont pas élus laissent perplexe et témoignent d’un manque de maturité et d’une méprise du jeu politique.

Les plus de six millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales iront aux urnes pour voter le candidat de leur choix et espérer sa victoire au soir du 7 octobre. Mais il y a une certitude, dans la bataille électorale qui a lieu dans deux jours, il n’y aura qu’un seul vainqueur. Les règles du jeu électoral veulent que les perdants s’inclinent ou félicitent le vainqueur comme cela se fait dans les pays de tradition démocratique.

Par contre, il est important de dire que personne ne sortira vainqueur d’une explosion de violence qui va entrainer la destruction des biens et l’arrêt de toutes les activités socio-économiques.

Pour le politologue Pr Eric Mathias Owona Nguini, cette attitude qu’ont certains candidats de s’autoproclamer vainqueur de la prochaine consultation électorale est une démarche qui manque de fair-play et d’élégance parce qu’en s’engageant dans le processus de cette élection présidentielle, les candidats en ont accepté les règles du jeu.

«C’est sur la base de ces règles du jeu que leurs candidatures ont été validées pendant que certains prétendants n’ont pas vu les leurs autorisées par les instances compétentes, d’abord Elections Cameroon qui étudiait les dossiers, puis le conseil constitutionnel. À partir du moment où ils acceptent les règles du jeu, les candidats retenus acceptent l’autorité des instances compétentes pour l’organisation et la gestion de l’ensemble du processus électoral dans tous ses volets», explique-t-il.

«La logique dans ce cas veut que les candidats ou les partis politiques engagés acceptent ces règles jusqu’au bout. Le seul élément, c’est qu’ils peuvent demander que ces règles soient appliquées de manière sérieuse et loyaleMais indiquer avant l’élection qu’on va aller protester dans la rue en cas de controverse sur telle ou telle partie du processus électoral, c’est une manœuvre complètement déloyale et hors-la-loi», poursuit-il.

Au Cameroun, le processus qui conduit à la proclamation des résultats des élections est connu à travers les dispositions législatives qui règlent l’élection présidentielle, à travers les dispositions constitutionnelles qui précisent le rôle de certaines instances fortement impliquées dans la validation juridique du processus. Il s’agit de manière spécifique du Conseil constitutionnel qui est juge de l’élection présidentielle et qui est chargé de proclamer les résultats officiels de cette élection.

C’est à cette institution que revient, de manière exclusive, le droit de dire légitimement qui a gagné l’élection présidentielle au Cameroun. Aucune autre instance, qu’elle soit attachée aux formations politiques, aux candidats en compétition ou qu’elle ne le soit pas, ne peut de manière légitime donner les résultats de cette élection.

Et lorsque l’on conteste les résultats d’une élection, il y’a des procédures qui sont expressément prévues. C’est le contentieux post-électoral qui peut être mobilisé. Il s’agit pour ceux qui contestent, tout ou une partie des résultats, de formuler une requête pour obtenir éventuellement l’invalidation des résultats querellés. En dehors de ces procédures légales, toute contestation du processus électoral s’expose à la rigueur de la loi, notamment quand on choisit de le faire de manière violente.

Otric N.

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